« Elle avait juste une toux » : Le témoignage glaçant de la mère et de la sœur de Julie, morte à 16 ans du coronavirus
Le coronavirus ne touche pas que les personnes âgées. A Paris, Julie.A, âgée de seulement 16 ans, a succombé à la maladie. Elle est la plus jeune victime française de l’épidémie. Sa mère et sa sœur ont livré un témoignage poignant.
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Le coronavirus est en train de toucher des victimes de plus en plus jeunes. Après le décès d’une jeune femme en bonne santé de 21 ans au Royaume-Uni, c’est en France qu’un autre drame se produit. A seulement 16 ans, Julie A. est morte du coronavirus à Paris. Sa mère et sa sœur ont livré un témoignage des plus poignants.
Morte duc coronavirus à 16 ans, « elle avait juste une toux »
« On n’aura jamais de réponse » , la mère de la victime, jointe par l’AFP, peine à comprendre ce qui s’est passé. Sous l’émotion, elle raconte son « choc de perdre un enfant » , « c’est invivable » .
Elle raconte que Julie, 16 ans, avait une petite toux d’apparence bénigne depuis une semaine. Sa mère, Sabine, lui avait donné du sirop, des plantes, des inhalations. Sa fille n’avait pas de problème de santé particulier. Toutefois, ce samedi 21 mars, Julie commence à avoir du mal à reprendre son souffle. Lundi 23 mars, Sabine conduit donc sa fille chez le médecin.
Le médecin va diagnostiquer une déficience respiratoire « acceptable » . Il contacte alors le SAMU mais ce sont finalement les pompiers qui interviennent en combinaison intégrales, masques et gants, une « 4ème dimension » pour la mère de famille. L’adolescente de 16 ans est alors emmenée à l’hôpital de Longjumeau, dans l’Essonne. Le test du Covid-19 y est lancé même si pour le moment on dit à sa mère que c’est une opacité pulmonaire « rien de grave » . Toutefois, son état s’aggrave dans la nuit, la jeune femme est alors transférée à l’hôpital Necker pour enfants à Paris.
Mardi 26 mars, Julie est admise en réanimation. Les tests au Covid-19 effectués à Paris sont avérés négatifs. « On ouvre la porte de la chambre, les infirmières ne mettent plus de blouse, le médecin lève le pouce pour me dire c’est bon » raconte sa mère. Sabine rentre alors chez elle.
« Personne n’est invincible »
Malheureusement, elle reçoit un appel tard le soir : le test effectué à Longjumeau contredit les deux autres et se révèle positif. L’adolescente de 16 ans est alors intubée. « On n’y croit pas. On se dit qu’ils se sont trompés. Et pourquoi ces résultats arrivent aussi tard ? » , se questionne encore Sabine. Vers minuit trente, un second coup de fil demande à la mère de venir en vitesse. Prise de panique, elle comprend que quelque chose de grave va arriver. Quand elle arrive à l’hôpital, Julie est morte : « Elle était déjà grise. Sa peau était encore tiède » , explique Sabine. Le protocole en temps d’épidémie étant très strict, la mère et sa fille aînée Manon ne pourront plus la revoir et elles ne pourront pas récupérer ses affaires. Elles ont seulement récupéré un bracelet.
L’enterrement est prévu dans quelques jours et seulement 10 personnes pourront être présentes au cimetière, pas de cérémonie. « On a dû choisir parmi nos proches qui sera présent. Le jour de son décès, on devait déjà choisir un cercueil pour elle » , raconte sa sœur au Parisien. Le cercueil restant fermé Julie « ne sera ni maquillée, ni habillée, on n’a pas le droit » , déplore sa sœur.
Cette épreuve est des plus horribles pour la famille car les bandeaux de télévisions rappellent en boucle qu’une adolescente de 16 ans est morte du coronavirus. « C’est horrible parce que, moi, je sais que c’est la mienne » , dit Sabine. « Faut arrêter de croire que cela ne touche que les personnes âgées. Personne n’est invincible face à ce virus mutant » , raconte sa sœur Manon.
Selon le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, Julie a été victime d’une forme sévère du virus « extrêmement rare » chez les jeunes.
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