« Ce qui devait arriver, arriva » : Une ex-otage du Hamas raconte les violences physiques et se*uelles qu’elle a subies
Victimes de violences physiques et se*uelles, les otages du Hamas rapportent des scènes d’une violence inouïe dans le documentaire Femmes du 7-Octobre.
Femmes otages : les violences se*uelles inévitables ?
Des mois de violences. Le 7 octobre 2023 a marqué un basculement dans la vie de nombreux israéliens. Ce jour-là, le Hamas lance une attaque sans précédent contre Israël, causant des milliers de morts et des centaines de blessés. Et les terroristes ne sont pas partis les mains vides. Ils ont emporté avec eux plusieurs otages qu’ils relâchent au compte-goutte. L’occasion pour certains réalisateurs de se pencher sur le conflit israélo-palestinien et de recueillir leurs témoignages.
Parmi eux, la réalisatrice Solène Chalvon-Fioriti qui a mis en lumière le sort réservé aux femmes otages. Pour ce faire, elle est entrée en contact avec trois d’entre elles à qui elle donne la parole dans son documentaire Femmes du 7-Octobre. Un angle qui permet de s’attarder sur la violence toute particulière réservée aux femmes en zone de conflits. Des violences physiques, mais surtout sexuelles auxquelles les otages n’ont évidemment pas échappé au cours de leur détention.
C’est le cas d’Amit Soussana, jeune avocate enlevée à son domicile situé dans le kibboutz de Kfar Aza par sept hommes. Une fois entre leurs mains, elle ne pense qu’à une chose : ils vont la vi*ler. Une crainte qui se confirmera au bout de quelques jours. Pourtant, elle a tout fait pour les en dissuader, allant jusqu’à tenter de nouer des liens avec ses bourreaux : « S’ils connectent avec moi, s’ils ressentent mon humanité, peut-être qu’ils ne me feront pas de mal », explique-t-elle à la caméra.
« Je me suis défendue, beaucoup battue : il est devenu nerveux »
Très vite, l’attitude d’un des preneurs d’otage l’interpelle. Et s’il paraît d’abord amical, il se montre rapidement intrusif : « Je voyais dans son regard, dans sa façon de s’asseoir près de moi et de caresser mes blessures. Il me posait des questions intimes, du genre : ‘Est-ce que tu fais du sexe ?’, ‘Tu as un copain ?’, ‘Tu couches avec lui ?’« , lui demande celui qu’elle nomme Muhammad.
Pour retarder l’inévitable, elle refuse d’abord de prendre des douches. Toutefois, le manque d’hygiène se faisant sentir, elle décide de se rendre à la salle de bain… et le cauchemar continue. Alors qu’elle se trouve dans la pièce, elle aperçoit l’homme qui l’observe nue. Alors, elle se couvre d’une serviette, ce qui ne dissuadera pas le preneur d’otage qui commencera à la toucher et qui, face à son opposition, finira par la frapper. « Je me suis défendue, beaucoup battue, alors il est devenu nerveux ». Il la traîne dans une chambre où il finira par la violer.
« Ce qui devait arriver, arriva. Après j’ai craqué, j’ai beaucoup pleuré. J’avais l’impression que mon corps et ma tête se dissociaient », lâche la jeune femme. Déplacée au bout de trois semaines, elle se surprend à craindre que son bourreau s’en aille. « Cela paraît idiot, car c’était le diable, mais c’était un diable qui m’était familier et j’ignorais ce qui m’attendait ensuite ». Là encore, ses craintes se confirment.
55 jours de calvaire
Durant les 55 jours qu’a duré sa captivité, l’avocate sera régulièrement battue. « Une fois, ils ont pris deux bâtons et ils m’ont suspendue, la tête en bas. Ils m’ont bâillonnée avec du scotch et ils ont commencé à me frapper. Donc, quand les gens me demandent ce qui était pire à Gaza, franchement, je ne sais pas ». Au fil des semaines, elle note même des changements dans son attitude : « Quand je suis sortie, tout mon langage corporel avait changé. J’étais complètement soumise, même ma voix était celle d’une petite fille. Mais aujourd’hui, lorsque je parle de tout cela, j’ai l’impression de nettoyer mon âme ».
Confit Israëlo-palestienien. Très bonne idée de France 5 de diffuser 2 documentaires ce soir : l’un sur les femmes palestiniennes, l’autre sur les femmes israéliennes. Une vision du 7 octobre et de sa suite par les femmes. Toutes les femmes. Essentiel à la complexité de tout ça pic.twitter.com/VzCMaLo70T
— Virginie Debuisson (@VirgoWhallala) March 9, 2025
Et Amit de conclure : « Je sais ce que c’est d’être une femme là-bas, le danger que ça représente ».
Une déclaration qui confirme les récents constats de l’ONU. Dans ses colonnes, Franceinfos rapporte en effet que les violences sexuelles commises pendant les conflits ont augmenté de 50 % en 2023. Une triste réalité qui questionne sur la condition des femmes en temps de guerre.
3 commentaires