« La séquestrée de Poitiers », Blanche Monnier : ce premier fait divers du XXe siècle qui a passionné la France
Blanche Monnier est née en 1849. L’histoire de cette femme est le premier fait divers du XXe siècle. « La Séquestrée de Poitiers » qui a inspiré André Gide pour l’une de ses chroniques judiciaires.
La Séquestrée de Poitiers : le fait divers de Blanche Monnier
Après une dénonciation par lettre anonyme, une perquisition est faite chez Louise Monnier, veuve depuis peu. Finalement, Blanche Monnier est découverte le 23 mai 1901 à l’âge de 52 ans. Elle est ligotée sur son lit, sous-alimentée et dans un état de faiblesse extrême.
La France se passionne pour ce fait divers, qui est le premier du XXe siècle. Jean-Marie Augustin, auteur d’un livre à ce sujet, a raconté la vie de Blanche Monnier. « La séquestrée de Poitiers » a été retrouvée alors qu’elle ne pesait que 25 kilos. Sa mère, Louise, âgée de 75 ans, a été arrêtée et emprisonnée.
Louise Monnier se dédouane de toute atrocité, en affirmant que Blanche refusait de sortir de sa chambre depuis une fièvre sévère en 1872. Depuis, elle refusait toute nourriture et ne voulait pas qu’on la lave.
L’opinion publique prend rapidement partie pour Blanche Monnier. Toutefois, la vieille femme décède 15 jours après son emprisonnement.
Une chronique judiciaire écrite par André Gide
Jean-Marie Augustin a souligné le comportement étrange de cette famille : « Elle n’est pas conforme aux bourgeois de l’époque. Ce ne sont pas des mondains qui vont au théâtre par exemple. Là, nous sommes en présence de gens riches qui vivent confinés, repliés sur eux-mêmes. »
« Louise Monnier ne sortait jamais de chez elle. Ce sont des gens qui se complaisaient dans la saleté. Marcel a des tendances coprophiles, c’est-à-dire un attrait pour les excréments. Il avait l’habitude de faire respirer à sa femme les effluves du pot de chambre ou de ne pas le vider tant qu’il n’était pas plein à rebord », a-t-il indiqué. Il en est de même pour Blanche.
En 1930, André Gide s’inspire de cette sordide histoire pour écrire une chronique judiciaire La Séquestrée de Poitiers. L’auteur a modifié les noms de protagoniste afin de dénoncer la bourgeoise de l’époque.