Banksy : L’affaire irréaliste du vol du « Rat au cutteur »
Ce lundi 10 juin, un procès s’est ouvert pour le vol d’une œuvre. Une œuvre insolite, mais néanmoins importante. Le « Rat au cutteur » de Banksy.
L’œuvre volé en 2019, un suspect arrêté en 2020
Cette affaire est ancienne, mais prend une tournure irréelle. Banksy qui jusqu’à récemment crée des œuvres de street art en pochoir est un des artistes les plus célèbres du 21ᵉ siècle. Même si on ne connaît pas son identité. En juin 2018, le « Rat au cutteur » était réalisé sur un panneau publicitaire près du centre Pompidou. L’artiste utilise souvent son art pour passer des messages humoristiques ou politiques.
Beaucoup de ses œuvres contiennent d’ailleurs des singes ou des rats. Cependant, le 1ᵉʳ septembre 2019, le » Rat au cutteur » de Banksy disparaît, il a été volé. Ce n’est pas la première fois qu’une œuvre du graffeur est volée ou détruite.
Déjà en 2019, « La jeune fille triste » avait été volée. Les voleurs avaient été arrêtés et jugés en 2022. Motivé par le fait de se faire de l’argent, il avait avoué ne pas avoir saisi le symbole de l’œuvre.
L’œuvre avait, en effet, été faite en novembre 2015 suite aux attentats du Bataclan. Cette jeune fille représentait les familles et les personnes qui avaient perdu quelqu’un pendant ces événements. Cependant, pour ce petit rat, l’auteur du vol a été retrouvé six mois plus tard en 2020.
Le suspect, un artiste musicien, Mejdi R. a reconnu avoir participé au vol de l’œuvre. Le vol avait été minutieusement préparé. La dégradation avait été faite en pleine nuit à l’aide d’une disqueuse. Seulement, voilà, depuis tout à l’heure, je parle de vol, mais ça pourrait ne pas en être un. En tout cas, c’est la version qu’affirme le suspect.
Un vol commandité par Banksy lui-même ?
D’après lui, Mejdi R. aurait agi avec une « équipe » envoyée par Banksy lui-même, équipe qui serait ensuite repartie vers l’Angleterre avec le » Rat au cutteur « . Le prévenu dit même avoir rencontré Banksy en personne et être son ami. L’identité de Banksy n’a jamais été prouvée. Pour l’instant, seule quelque personnalité pourrait correspondre. Difficile donc de croire que cet homme serait un envoyé du street-artiste.
Ça va même plus loin quand l’auteur présumé des faits indique ces revendications. Selon lui, il voulait « dénoncer l’hypocrisie du système capitaliste qui dit quelle œuvre à une valeur et laquelle n’en a pas. »
Il n’a donc pas volé un « bien culturel » mais seulement dégradé un panneau publicitaire. Dans un communiqué de presse, Banksy dément toute récupération de l’œuvre.
Banksy a pourtant bien participé à la dégradation d’une de ses œuvres. La célèbre affaire de la « fille au ballon ». En 2018, une vente aux enchères se tenait pour la vente de l’œuvre. La toile est adjugée pour 1,185 million d’euros. C’est au moment du coup de marteau qu’un mécanisme se déclenche et détruit en partie la toile.
Le procureur demande 18 mois de prison, dont 10 avec sursis probatoire pendant deux ans, 50 000 euros d’amende et des travaux d’intérêt général. Le musée Pompidou requiert 500 000 euros pour le préjudice. « Tout cela n’est motivé que par l’appât du gain », rétorque Me Pierre-Eugène Burghardt avocat de Mejdi R. Le procès est porté en délibéré et le verdict sera rendu le 19 juin. Affaire à suivre.