Qui est cette femme mystérieuse dont l’ADN a été retrouvée sur des dizaines de scènes de crime en Europe ?
Si on en croit la science et les échantillons ADN prélevés sur des scènes de crime dans trois pays en Europe, une femme serait liée à de nombreuses affaires. Qui est cette mystérieuse tueuse en série dont on n’arrive pas à identifier l’ADN ? L’affaire prouve que la science peut parfois nous pousser à tirer des conclusions trop hâtives.
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À la recherche de la femme la plus dangereuse d’Europe ?
Trouver de l’ADN sur une scène de crime est aujourd’hui presque toujours un motif suffisant pour devenir le suspect numéro un d’une affaire. Entre 1993 et 2009, la police a prélevé l’ADN d’une femme sur plus de 40 scènes de crime en France, en Autriche et en Allemagne. Cette personne aurait sévi pendant 15 ans, sans jamais être identifiée. Son profil génétique ne correspondait à aucun autre profil enregistré dans une base de données européenne. La diversité des crimes posait aussi un problème pour tenter de brosser le portrait de cette criminelle.
La première fois que son ADN avait été retrouvé, c’était sur une tasse de thé posée à côté du corps d’un homme tué par strangulation en Allemagne, en 1993. Huit ans plus tard, c’est à nouveau sur la scène d’un crime d’un homme mort par strangulation que l’ADN a été retrouvé. Par la suite, on retrouvera aussi son ADN sur une seringue dans une affaire de drogue, une autre fois sur un biscuit lors d’un cambriolage, sur une balle de revolver et même sur une voiture volée.
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La résolution de l’enquête réserve une surprise
En 2005, l’ADN de cette femme a été retrouvé sur une scène où un frère avait tiré sur son propre frère avec une arme à feu. On ne sait par quel mystère mais l’ADN était présent sur la balle. Deux ans plus tard, c’est un policier et sa petite amie qui sont tués dans la voiture de service par deux hommes qui les ont attaqués par derrière. Là aussi, on retrouve l’ADN sur place, alors qu’on connait les meurtriers. La mystérieuse criminelle est alors surnommée le fantôme de Heillbronn. Une prime de 300 000 € est même proposée par les autorités pour la retrouver.
L’affaire a finalement été résolue en 2009 lorsque les écouvillons et le matériel ont été analysés. Depuis des années, la police utilisait du matériel qui avait été contaminé lors de sa fabrication dans une usine de Bavière. L’ADN était très certainement celui d’une employée de l’usine. L’association des avocats berlinois a profité de cette énorme méprise pour démontrer que même l’ADN peut se tromper et que la présomption d’innocence est toujours nécessaire même dans les cas où il y a des preuves qui semblent substantielles.
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