17 ans en prison : accusée à tort d’avoir tué ses parents elle est libérée
C’est un cas d’erreur judiciaire qui heureusement termine bien pour Frances Choy. Elle vient d’être innocentée du meurtre de ses parents. Malheureusement, rien ne pourra changer ce qu’elle a vécu ni la dédommager comme il se doit. Frances Choy a vécu 17 ans derrière les barreaux, accusée d’avoir tué ses parents.
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À l’issue de trois procès, Frances Choy est condamnée à 2 peines de perpétuité
Frances Choy n’avait que 17 ans lorsque ses parents sont morts brûlés dans un incendie qui s’est déclaré à leur domicile, dans le Massachussetts. Frances et son neveu, Kenneth, 16 ans au moment des faits, ont été secourus par les pompiers et ont échappé à la mort. Il aura fallu trois procès pour juger Frances, les deux premiers ayant été clôturés par une suspension du jury. Son neveu, Kenneth, lui aussi accusé d’être à l’origine du feu, a réussi à s’en sortir. Juste avant que le troisième procès de Frances puisse débuter, il a témoigné qu’elle lui avait avoué vouloir tuer ses parents. Les charges contre Kenneth ont été abandonnées, et il a déménagé dans sa famille à Hong Kong.
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Des e-mails racistes envoyés entre magistrats révèlent une faille de la justice
À l’issue du troisième procès en 2011, Frances a été condamnée à deux peines de prison à vie, sans possibilité de remise en liberté conditionnelle. Pourquoi les charges à l’encontre de Kenneth ont-elles été abandonnées ? Pourquoi les différents recours en justice ont-ils chaque fois échoué ? Ses avocats ont finalement pu rouvrir le dossier, suite à la découverte d’éléments qui prouvent un dysfonctionnement de la justice. Il a été prouvé que le procureur a volontairement caché l’information selon laquelle plusieurs débuts de feu avaient été découverts. Surtout, il semblerait que la jeune femme ait été victime de racisme de la part des avocats et de la magistrature.
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La justice reconnait enfin les droits de cette victime du système judiciaire
« C’est peut-être le premier cas aux États-Unis où une condamnation pour meurtre a été rejetée en raison du racisme de la part des procureurs », a déclaré John Barter, l’avocat de Frances Choy suite à la décision de la juge Linda Giles, de libérer sa cliente incarcérée à tort depuis 17 ans. Il a fallu 5 ans d’enquête de la part de John Barter pour mettre la main sur des e-mails compromettants. « Les procureurs avaient échangé de nombreuses images de personnes asiatiques, certaines accompagnées de commentaires péjoratifs. Ils ont échangé des blagues utilisant des stéréotypes sur les Asiatiques et des caricatures moqueuses d’Asiatiques en utilisant un anglais imparfait ».
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Elle sort de prison mais rien ne pourra réparer ce qu’elle a vécu
Les procureurs Karen O’Sullivan et John Bradley se sont envoyés des e-mails dans lesquels ils racontaient que Frances avait des relations sexuelles incestueuses avec son neveu. On découvre également des messages dans lesquels ils blaguent sur le fait que les accusés allaient faire des origamis pendant le procès. Autant de preuves qui permettent de comprendre que toutes les demandes d’appel de Frances n’ont pas été entendues par simple racisme de la part de la magistrature. Le précédent avocat de Frances a également manqué d’appeler à témoigner l’un des amis de Kenneth, à qui il avait avoué avoir lui-même mis le feu à la maison. À sa sortie de prison, Frances Choy a déclaré : « Rien ne peut effacer la douleur de perdre mes parents et comment ils ont souffert. Ils me manquent tous les jours. Même en prison, j’ai essayé de vivre ma vie d’une manière qui les honorait. Je suis soulagée que la vérité ait été révélée et d’avoir ma vie au-delà des murs de la prison. »
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Crédits : John Barter