De la glace du Groenland vendue à Dubaï pour des cocktails de luxe
Une néo-entreprise groenlandaise du nom d’Artic Ice crée la polémique, utilisant des blocs de glace de la région du Groenland pour en faire des glaçons. Des plaques de glaces transformées en glaçon à destination de cocktails dubaïotes.
Une entreprise qui n’a pas froid aux yeux
Le co-fondateur de cette jeune entreprise groenlandaise, Artic Ice, se nomme Malik Rasmussen. Un spécialiste des exploitations minières, qui a fait son trou en décidant d’extraire des tonnes de blocs de glace de l’Arctique. Une fausse bonne idée en pleine période de réflexion sur le réchauffement climatique.
L’utilité d’aller chercher ses glaçons aussi loin et pas dans le Carrefour du coin ? Leur pureté. Selon des experts, ces blocs de glace millénaire « n’ont pas été en contact avec des sols ou contaminées par des polluants produits par les activités humaines« .
Des glaçons trouvés dans “la zone la plus pure“ de la planète devraient plaire aux résidents excentriques de Dubaï. Des cocktails prestigieux accompagnés d’un prix exorbitant. Histoire de justifier les 7 000 kilomètres traversés par des glaçons dans des conteneurs réfrigérés.
Dubaï, ville de la démesure et de l’hypocrisie
À peine sortie de la polémique de la COP28, la métropole des Émirats, longtemps décriée pour avoir été désignée comme hôte d’une réunion internationale sur les mesures environnementales. Souvent décrite comme hypocrite, de nouveau sous les projecteurs, voilà que la ville se met à exploiter les glaciers.
Une absurdité d’envoyer ces blocs de glace à plus de 7 000 kilomètres de leur provenance. Un véritable déni écologique, comme l’affirme la glaciologue Heïdi Sevestre. L’empreinte carbone de ces opérations serait stratosphérique, une folie à laquelle la ville de la démesure nous habitue continuellement. L’Arctique étant l’une des régions du monde les plus exposées au réchauffement climatique. Plus de 20 tonnes de glaces ont été exportées depuis l’année dernière. L’entreprise assure exprimer sa volonté de vouloir réduire son empreinte carbone. De belles paroles en l’air…
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