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Netflix : un producteur innocente un homme condamné à 16 ans de prison

Publié par Charlène Deveaux le 07 Déc 2021 à 8:00

C’est une histoire digne d’un film, et c’est littéralement le cas de le dire. Lundi 22 novembre 2021, un homme du nom d’Anthony Broadwater était publiquement innocenté suite à une précédente condamnation de 16 ans pour viol. Et cela, grâce à l’adaptation en film du roman Lucky où la victime, Alice Sebold, retrace son histoire. Cette même histoire pour laquelle l’homme a été jugé comme coupable, pour rien.

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Retournement de situation pour une production Netflix

C’est en 1999 que la romancière américaine Alice Sebold a publié son ouvrage Lucky, dans lequel elle raconte le viol qu’elle a subi en 1981, à l’époque où elle était encore étudiante à New York. Le livre est sorti tout juste un an après la libération de Anthony Broadwater, l’homme présumé coupable et condamné à 16 ans de prison pour ce crime.

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Pendant plus de 20 ans, il a porté l’étiquette de prédateur sexuel, pour au final apprendre qu’une adaptation en film du livre qui l’a incriminé est en cours de production. Ce film devait être adapté par la plateforme Netflix, et dirigé par le producteur Timothy Mucciante. C’est finalement le cinéaste qui a été déterminant pour innocenter Anthony Broadwater.

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Premiers doutes sur le scénario

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« Le scénario était très bon, mais il n’était pas aussi fidèle au livre que je le pensais et je ne savais pas pourquoi » , a affirmé le producteur au New York Times, en poursuivant, « J’ai commencé à avoir des doutes, non pas sur l’histoire qu’Alice a racontée à propos de son agression, qui était tragique, mais sur la deuxième partie de son livre sur le procès, qui ne tenait pas debout » . C’est pourquoi il décide d’engager un détective privé afin d’enquêter davantage sur cette partie de l’affaire.

Les faits se sont très rapidement enchaînés. Cinq mois après avoir été agressée, Alice Sebold croise son agresseur et se dirige immédiatement dans un commissariat pour le notifier. Le seul détail qu’elle savait à propos de son violeur est qu’il était noir. Très rapidement, Anthony Broadwater est interpellé et aligné à côté de cinq hommes. L’écrivaine ne parvient pas à identifier son agresseur parmi eux. Pour autant, suite à une simple analyse capillaire, c’est bel et bien Broadwater qui a été jugé comme coupable par le procureur. Un procès d’une durée de deux jours, pour seize années retirées à cet homme, qui a été, quarante ans après, finalement innocenté.

Des vies brisées qui illustrent un problème sociétal aux Etats-Unis

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Même après avoir eu recours à un appel et clamé à plusieurs reprises son innocence, l’homme n’obtiendra le statut d’innocent que plus de 40 ans après le début de l’affaire. Il aura, en effet, fallu attendre le 22 novembre 2021, au tribunal de New York, pour que la peine de l’homme soit annulée, par manque évident de preuves.

Cette tragique histoire fait écho à l’un des problèmes que traine les Etats-Unis depuis bon nombre d’années : la criminalisation et l’incarcération de masse des personnes noires. Parmi les milliers d’affaires concernant ce sujet, celle adaptée dans la production Netflix évènement de 2019 « Dans Leur Regard » pourrait y faire écho. En effet, la mini-série de cinq épisodes retrace l’une des histoires les plus connues dans les erreurs judiciaires : cinq adolescents condamnés à tort pour le viol d’une joggeuse à Central Park. Ce drame avait fait un carton sur la plateforme de streaming, chance que n’aura pas l’histoire d’Alice Sebold, grâce (et non à cause) du dénouement inattendu de l’affaire.

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