Il a acheté un faux Picasso pour 260 € ! Il se pourrait que ce soit un vrai, qui vaudrait 860 000 €
Philip Stapleton vient-il de réaliser l’affaire du siècle ? Cet amateur d’antiquités a acheté un tableau dans une brocante, pour environ 260 euros. Il a eu un coup de cœur pour cette reproduction de La Baigneuse assise de Picasso. En voulant lui-même la revendre plus tard, l’expert a commencé à avoir des doutes. Plusieurs indices laissent penser qu’il s’agit d’un véritable Picasso. Si c’est le cas, sa valeur a été estimée à 860 000 euros. Regardez la vidéo pour découvrir les indices qui laissent penser qu’il s’agit d’un authentique Picasso.
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Un amateur d’antiquités achète une copie d’un Picasso
Philip Stapelton a l’habitude d’acheter des objets, du mobilier et des œuvres d’art dans les brocantes. Alors qu’il chinait quelques objets dans une brocante du West Sussex, il a eu un coup de cœur pour ce tableau qui était posé par terre. Le vendeur le présentait comme un objet d’Art Déco, des années 30. Il s’agissait pour Philip d’une belle reproduction de La Baigneuse assise de Pablo Picasso, une huile peinte en 1930. Il a alors acheté la toile pour 230 £, soit environ 260 €. Quelques mois plus tard, il présente sa peinture à Brighton and Hove Auctions, la maison de vente aux enchères avec laquelle il a l’habitude de travailler pour revendre les objets récoltés dans ses brocantes. Pensant s’être fait rouler, il n’imaginait jamais le coup de téléphone qu’il allait recevoir de l’experte Rosie May.
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La copie pour être un vrai !
Dans un premier temps, Rosie May a également cru qu’il s’agissait d’une belle copie car la signature de Picasso ne correspondait pas à celle qu’il utilisait dans les années 30, mais à une signature qu’il utilisait pour ses œuvres antérieures à cette période. Mais en retournant le tableau et en examinant la toile, elle a découvert des annotations troublantes. « Dans une écriture presque effacée, on peut lire Roland Penrose Estate », explique Rosie May. Roland Penrose est un collectionneur d’art bien connu dans la région, qui était justement un vieil ami de Picasso. « Ils étaient de très bons amis. Roland Penrose organisait des expositions de Picasso où il exposait des œuvres qui l’intéressaient ». Ensuite, une autre inscription indique « P. Picasso Colection », avec une faute d’orthographe puisqu’il manque un L, laissant croire que c’est une faute faite par quelqu’un ne parlant pas bien anglais. Cette inscription est accompagnée du prénom du neveu de Picasso, bien connu pour avoir lui-même possédé sa propre collection.
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Les indices laissent penser qu’il s’agit d’un authentique Picasso
Enfin, à un autre endroit, toujours à l’arrière de la toile, on peut lire le message « À Roland, Picasso », utilisant cette fois-ci une signature du peintre qu’il avait l’habitude de faire plus tard dans sa vie. Il est bien connu que Picasso « faisait des cadeaux d’œuvres à ses amis en les signant au moment de les offrir ». L’experte en art pense qu’il s’agit d’une étude préliminaire, peinte dans les années 18 à 20, ayant servi de modèle à La Baigneuse assise que l’on connait tous. Cela expliquerait la signature typique de Picasso, antérieure aux années 30. Cette étude aurait d’abord été gardée dans la collection privée de son neveu, puis il l’aurait offerte à son ami Roland Penrose et l’aurait signée à ce moment-là.
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Authentifier le tableau coute trop cher
Pour réellement authentifier l’auteur de l’œuvre, il faudrait faire une analyse en profondeur de la peinture utilisée et des pigments. Ce genre d’analyses coute plusieurs milliers d’euros et Philip Stapelton n’est pas prêt à dépenser cette somme, avec le risque qu’on lui annonce qu’il s’agisse d’un faux. La petite maison de vente aux enchères de Brighton mettra ce lot sous le maillet le 7 juin prochain, espérant qu’un amateur d’art achète la toile entre 10 000 et 50 000 euros. C’est un risque que devra prendre le prochain acquéreur mais qui pourra s’avérer payant s’il procède à des analyses qui se révèlent positives. Dans ce cas-là, ce type d’étude de Picasso est alors évaluée à plus de 850 000 euros.
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Crédits : Argus/Sax Rhomer Ltd, Brighton and Hove Auctions,