Une amende de 30 euros pour les parents retardataires : Cette décision qui déchaîne les passions
Les parents retardataires sont le cauchemar des animateurs. Pétris d’excuses, ils se montrent avec quinze voire trente minutes de retard pour récupérer leurs bambins épuisés par la journée. Lassées des récidivistes, certaines écoles primaires ont décidé de prendre les mesures qui s’imposent, comme le rapporte 20 Minutes.
Les parents retardataires épinglés par la mairie de Toulouse
La mairie de Toulouse a décidé de frapper fort. Aux prémices des vacances scolaires, cette dernière informe les parents d’élèves : les retardataires vont devoir mettre la main à la poche. Ainsi, tous ceux qui viendront récupérer les enfants après 18 h 30 en garderie se verront imputer une pénalité financière. De quoi déclencher de vives réactions chez les principaux concernés.
« Tout retard enregistré le soir pourra donner lieu à la facturation d’un forfait de 30 euros correspondant au coût salarial des deux animateurs qui se voient contraints de rester », annonce la mairie sur l’espace dédié aux parents d’élèves.
En première ligne des contestataires, François Piquemal, député LFI de la 4ᵉ circonscription de Haute-Garonne. Il défend les habitants aux « emplois peu flexibles et loin de leur domicile et des écoles des enfants ». Une ligne de défense largement suivie sur les réseaux sociaux. « Non mais c’est hallucinant, vraiment ! », réagit un internaute qui soutient les familles qui devront payer « en plus de subir les embouteillages ».
La FCPE en colère
Même réaction chez les parents de l’Association des parents d’élèves (FCPE). « C’est une mesure injuste, nulle, vexatoire et probablement inefficace aussi », s’emporte Eric Pinot, président départemental.
« La mairie ne sait pas ce que vivent les familles. Les parents qui laissent leurs enfants au Clae le soir ne le font pas par gaîté de cÅ“ur, c’est aussi souvent parce qu’ils ont à jongler avec des vies professionnelles compliquées, et ces contraintes concernent souvent les familles précarisées. Pourquoi les faire passer pour des délinquants potentiels, pour des gens qui se débarrassent de leurs enfants sur le dos de la collectivité ? », questionne-t-il. Il juge également que les familles les plus touchées par cette mesure seront certainement les « familles monoparentales ».
Une centaine de familles concernée sur 20 000 à 28 000 élèves
Quoique compréhensifs, les employés de mairie tempèrent. « Les animateurs qui sont obligés de rester ont des vies, eux aussi », signale Marion Lalane-de-Laubadère, première adjointe en charge de l’Éducation.
« Il ne s’agit évidemment pas de sanctionner des retards de cinq minutes qui peuvent arriver à tout le monde, mais de faire preuve d’une forme de discernement », développe-t-elle. « L’amende », comme elle l’appelle, vise quelques « centaines de familles sur 20 000 à 28 000 enfants accueillis chaque jour au Clae », indique-t-elle.
« Des parents qui — de manière régulière et sans qu’on arrive à les joindre, ou à joindre les proches qui figurent sur la fiche de contact – ont parfois jusqu’à une heure et demie de retard et ne préviennent pas », poursuit Marion Lalane-de-Laubadère. En attendant, Toulouse n’est pas la seule ville à faire le choix de la sanction financière. C’est déjà le cas dans la ville de Moreuil, dans la Somme, qui a instauré une pénalité de 5 euros pour 5 minutes de retard et de 10 euros pour une demi-heure. Elle peut atteindre les 50 euros au-delà d’une heure.