Les retraités bientôt mis à contribution pour combler la dette publique ? Mauvaise nouvelle
Alors que la dette publique inquiète le gouvernement et le pousse à prendre des mesures radicales, cinq économistes disent avoir trouvé une partie de la solution. Dans les colonnes du Monde, ils assurent que faire participer les retraités à l’effort collectif serait une solution…
Les retraités dans le viseur des économistes
La dette publique est l’une des problématiques de l’année 2024. Pour cause, elle a atteint 5,5 % en 2023. De quoi déclencher des alertes au sein de l’exécutif et le pousser à prendre des mesures radicales. Et s’il a assuré que les Français ne pâtiraient pas de ce déficit, les choses sont plus complexes que prévu.
Certes, les impôts n’augmenteront pas. En contrepartie, l’effort sera reporté sur les collectivités locales, et donc sur la taxe foncière. Taxe foncière payée par les particuliers… D’autre part, l’État a pris la décision de geler 10 milliards d’euros de dépenses au mois de février. Ce au travers des APL ou encore des aides à la rénovation énergétiques par exemple.
Bref, tous les moyens sont bons pour combler le déficit. Mais alors que les solutions font défaut, cinq économistes disent avoir la solution. Cette dernière consisterait à faire participer les retraités à l’effort collectif. Une initiative qui ne fait pas l’unanimité.
« Vous toucherez 30 % de retraite en moins »
Interrogés dans les colonnes de Capital, les économistes Anthony Terriau et Arnaud Chéron ont expliqué en quoi consisterait ce cas de figure. « Sur l’efficacité, il n’y a pas 36 solutions : soit on met plus à contribution les actifs, soit ce sont les retraités. Mettre plus à contributions les actifs, cela veut dire taxer le travail, les entreprises. Vous prenez alors le risque de freiner l’activité économique. Or, vous avez besoin d’une croissance soutenue pour pouvoir réduire votre dette. Du point de vue de l’efficacité, mieux vaut mettre à contribution ceux qui sont déjà sortis du marché du travail », détaille Anthony Terriau.
« Par exemple, si vous avez eu exactement la même carrière qu’une personne née 20 ans avant vous, vous toucherez 30 % de retraite en moins », explique-t-il encore.
Et son confrère d’ajouter : « Ces 30 % de moins sont liés notamment au fait que les jeunes générations vont bénéficier d’une retraite moins longue que leurs aînés, car l’âge de départ à la retraite avance plus vite que l’espérance de vie ne progresse. De notre point vue, la question de l’équité est primordiale. Rappelons que le versement des retraites représente 350 milliards d’euros par an, donc prendre une mesure sur cette assiette peut avoir de grosses retombées financières ».
Plus tard, durant l’entretien, Anthony Terriau explique encore : « La revalorisation des pensions de retraite en janvier a coûté 14 milliards d’euros. Le gouvernement est en train de chercher 10 à 20 milliards d’euros. En janvier, s’il n’avait pas revalorisé les pensions, il n’aurait pas eu besoin de chercher des économies ». Reste à savoir si le gouvernement acceptera de toucher aux retraites pour combler la dette.