La France s’effondre : Une crise économique dramatique à venir ?
Après la censure du gouvernement Barnier, tous les voyants sont au rouge pour l’économie française. En plus de la crise politique, le déficit public s’aggrave et le chômage est en hausse. Des indicateurs inquiétants qui pourraient conduire le pays dans une grave crise économique.
Des finances publiques très dégradées
La France fait face à une dégradation de ses comptes publics puisque le déficit public français risque de dépasser 6% du PIB en 2024, contre 5,1% attendus. « La situation de nos finances publiques est grave », a alerté dès son arrivée Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget démissionnaire, devant la commission des Finances de l’Assemblée.
La France a d’ailleurs été épinglée par l’Union européenne sur l’état de ses finances publiques. La dette publique française est estimée à plus de 3 200 milliards d’euros, soit 112% du PIB. La France était donc tenue de présenter un plan afin de redresser sa situation financière.
L’objectif de l’ancien Premier ministre Michel Barnier était de ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025 puis « sous le plafond des 3 % » en 2029. « Le premier remède à la dette, c’est la réduction des dépenses. En 2025, les deux tiers de l’effort de redressement viendra donc de la réduction des dépenses. Réduire les dépenses, c’est renoncer à l’argent magique, à l’illusion du tout gratuit, à la tentation de tout subventionner », avait déclaré l’ex-locataire de Matignon.
Pour parvenir à son objectif, Michel Barnier avait proposé de nombreuses mesures, pour la plupart impopulaires. Il prévoyait d’augmenter le montant des impôts, mais aussi de certaines taxes comme celles sur l’énergie, l’eau en bouteille ou encore les paris sportifs. Le gouvernement souhaitait également un changement de fiscalité pour les transports polluants et les locations AirBnb.
Autant de mesures qui ne verront pour l’heure pas le jour puisque le gouvernement de Michel Barnier a été censuré après l’utilisation du 49.3 pour voter le budget de la Sécurité sociale.
La censure du gouvernement met à mal l’économie française
Face au risque de censure, le gouvernement s’était montré dramatique. Michel Barnier avait prédit une « tempête » économique et financière. « Ce n’est pas le budget qu’on censure, c’est le pays qu’on met en danger », avait alors alerté le ministre de l’Économie, Antoine Armand.
Avec la censure du gouvernement, la France se retrouve sans budget pour 2025. Ce qui, selon le ministre de l’Économie, risque d’avoir de graves conséquences. Faute de budget, il indique que l’impôt sur le revenu risque d’augmenter pour 18 millions de Français.
Il y aurait 380 000 ménages qui deviendraient imposables. Le ministre démissionnaire précisait également que les hausses salariales prévues dans l’éducation seraient abandonnées. Autre conséquence inattendue : les Français ne pourront plus utiliser leurs tickets restaurant pour faire leurs courses.
Mais certains ressortent tout de même gagnants de cette censure, c’est le cas des retraités qui vont voir leurs pensions augmenter en 2025. Mais globalement, la censure pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l’économie française. Une loi spéciale va donc être présentée ce lundi 16 décembre. Elle vise à « assurer la continuité de la vie nationale et le fonctionnement régulier des services publics », après le 31 décembre.
Ce texte doit permettre de limiter les dégâts en attendant que François Bayrou forme son gouvernement et que ce dernier soit en mesure de déposer un nouveau projet de loi de finances pour 2025. En attendant, la situation de la France suscite l’inquiétude, notamment au niveau européen.
L’inquiétude du gouverneur de la Banque de France
Invité au micro de BFM Business, le gouverneur de la Banque de France, a tenu à faire passer un message. François Villeroy de Galhau a fait comprendre que la Banque centrale européenne ne va pas aider la France si son taux d’endettement ou sa dette s’envole.
« La Banque centrale est indépendante des gouvernements. C’est inscrit dans le traité qui a été ratifié par les gouvernements », a-t-il indiqué. C’est le devoir du prochain gouvernement de réduire le déficit. Ce dernier devrait atteindre 6,1 % à la fin de l’année, alors qu’il n’est pas censé dépasser les 3%.
« L’assouplissement monétaire remet encore plus sous le feu des projecteurs le nécessaire redressement budgétaire en France. La censure ne doit pas déboucher sur le déni de la réalité budgétaire », a mis en garde le gouverneur de la Banque de France.
Il précise que la France est désormais le seul pays européen où son endettement, rapporté au PIB, augmente. Mais selon lui, cette dette n’est pas une fatalité. « Le redressement budgétaire est dans nos mains », assure François Villeroy de Galhau. Il est selon lui important de retrouver la confiance des citoyens français.
L’inquiétude des Français est en effet le premier ennemi de la croissance. Face à l’incertitude économique, il y aura moins d’investissement dans les entreprises, moins de consommation des ménages et donc moins de croissance.
La note de crédit à long terme de la France dégradée
La situation économique de la France est tellement incertaine que l’agence de notation Moody’s a pris la décision de dégrader sa note de crédit à long terme, la faisant passer de Aa2 à Aa3. L’agence estime qu’il y a très peu de chance pour que le prochain gouvernement parvienne à réduire durablement les déficits budgétaires au-delà de l’année prochaine.
L’agence anticipe un déficit qui devrait atteindre 6,3% en 2025 avant de diminuer à 5,2% en 2027, bien loin des 3% demandés par les traités européens. Plus inquiétant, elle prévoit une augmentation de la dette nationale qui atteindrait 120% en 2027.
La dégradation de la note de crédit par Moody’s pourrait avoir plusieurs conséquences. Les taux d’intérêts auxquels la France emprunte risquent d’augmenter, rendant la dette encore plus coûteuse. Les coûts d’emprunt de la France ont récemment dépassé ceux de la Grèce, réputé comme étant le plus risqué.
Le ministre des Finances sortant, Antoine Armand, a déclaré « prendre acte » de cette dégradation de la note de la France. Il a précisé que la nomination de François Bayrou apportait une réponse explicite à cette dégradation. Le nouveau Premier ministre a en effet indiqué qu’il ferait de la dette une priorité.