Électricité : Cette nouvelle réforme va faire flamber vos factures

D’après l’UFC-Que Choisir, une récente réforme négociée entre le gouvernement et EDF risque de coûter cher aux Français. Dans quelques mois, le prix de l’électricité pourrait fortement flamber. On vous explique pourquoi votre facture pourrait bientôt exploser.

L’UFC-Que Choisir partage un communiqué alarmant
Ces dernières années, le montant des factures d’énergie des Français ne cesse d’augmenter. Les coûts du gaz et de l’électricité pèsent de plus en plus lourd dans le budget des citoyens. S’il existe de nombreuses astuces pour réduire sa consommation d’énergie, ce n’est pas toujours suffisant pour alléger notre porte-monnaie.

Chauffage, appareils électroménagers et multimédia… autant de gestes du quotidien qui consomment de l’énergie et pèsent sur la facture. Malheureusement, l’addition ne risque pas de baisser dans le futur. Alors qu’une hausse du gaz est prévue au mois de mars, une autre mauvaise nouvelle attend le porte-monnaie des Français.
Ce mardi 25 février, l’UFC-Que Choisir a publié un communiqué alarmant. D’après l’association de consommateurs, la réforme du marché de l’électricité retenu par le gouvernement dans la loi de finances 2025 va « faire payer aux Français l’électricité au prix fort ».

L’ancien système appelé Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qui était en vigueur depuis environ 15 ans était décrié par EDF. Ce mécanisme obligeait le fournisseur à vendre environ un quart de son électricité nucléaire au prix bradé de 42 euros le mégawattheure. Une part destinée aux industriels gros consommateurs d’électricité ainsi qu’à des fournisseurs alternatifs.

Le nouvel accord entre EDF et l’État critiqué
Pour remplacer ce mécanisme, une nouvelle réforme a été votée. Cette dernière. découle d’un accord entre EDF et l’État annoncé en novembre 2023. Cet accord a défini un prix d’environ 70 euros le MWh. Une nouvelle mal accueillie à l’époque par les représentants de consommateurs et d’industriels.

Ce nouvel accord autorise donc EDF à vendre toute son électricité sur les marchés. Au-délà d’un certain seuil de prix, il est prévu que le fournisseur soit prélevé d’une partie des revenus supplémentaires qu’il a engrangés. Une somme qui sera redistribuée pour tous les consommateurs qu’il s’agisse de particuliers ou d’industriels et qu’ils soient clients ou non d’EDF.
D’après le ministre de l’Industrie et de l’Energie, ce nouveau système « permet d’amortir les hausses de prix pour les consommateurs, en imposant à EDF une redistribution de ses marges quand les prix sont élevés ». Une réforme qui entrera en vigueur en 2027.

« Il a été conçu pour prendre la suite de l’Arenh, qui s’éteindra au 1er janvier 2026, et tirer les leçons de la crise énergétique de 2022-2023, où beaucoup de consommateurs avaient vu leur facture d’électricité flamber », a détaillé Marc Ferraci.
Mais l’engagement du gouvernement quant à la redistribution d’une partie des profits aux ménages ne convainc pas l’UFC-que Choisir qui assure que ce sera « très limité ». L’association est persuadée qu’une flambée des prix est à prévoir.

La facture des Français sur le point d’exploser ?
« Seule une petite fraction de la consommation des ménages sera concernée, et la taxation des bénéfices d’EDF restera insuffisante pour compenser la flambée des prix », estime l’association. Si l’on en croit l’UFC-Que Choisir, cette réforme va se traduire par un alourdissement de la facture pour les consommateurs.

Pourquoi les Français risquent-ils de payer plus cher ? Selon l’UFC-Que Choisir, le mode de calculs des tarifs est désormais « basé sur les prix élevés et instables des marchés de gros, au lieu du coût réel de production de l’électricité en France ». Les arguments de l’association sont réfutés par le ministère de l’Économie et des Finances qui dénonce un calcul « biaisé ».
À combien risque de s’élever la facture ? Il faut s’attendre à une hausse de 19 % en moyenne, « soit jusqu’à 250 euros supplémentaires par an pour un foyer moyen », si la réforme avait lieu aujourd’hui. Ainsi un ménage qui consomme 6 000 kWh d’électricité par an paierait 17% de plus, soit un surcoût de 233 euros.

Un résultat contesté par Bercy puisque le ministère de l’Économie et des Finances a estimé que le calcul était biaisé. En effet, l’UFC-Que Choisir a utilisé des données actuelles avec un mécanisme qui n’entrera en vigueur qu’en 2026, en en prenant en compte aucun autre paramètre.
D’après Bercy, les calculs réalisés montrent que « le reversement au consommateur prévu par la loi de finances pour 2025 conduit à un niveau des TRV au 1er janvier 2026 quasi-identique au niveau actuel ». Le ministère estime ainsi que « ce résultat indique que le reversement prévu fonctionne ».
À l’issue de son communiqué, l’UFC a exprimé plusieurs exigences. L’association veut une taxation renforcée des profits d’EDF, ainsi que le reversement intégral de cette taxation aux consommateurs. Elle demande également la mise en place d’une commission indépendante et la création d’un service public de l’électricité.