Un cerf euthanasié après avoir été trop nourri par les touristes
L’enfer est pavé de bonnes intentions. Cette expression résume bien le destin de Callum, cervidé des Highlands écossais qui a dû être euthanasié suite à des soucis de santé liés à l’ingurgitation conséquente de nourriture non appropriée. L’occasion pour l’association 30 Millions d’Amis de rappeler qu’il est interdit de nourrir les animaux sauvages.
Callum, la coqueluche des Highlands écossais se fait euthanasier
Callum a été euthanasié. Une nouvelle qui n’a pas manqué de secouer les visiteurs réguliers des Highlands écossais. Véritable coqueluche du coin, le cerf était très apprécié des randonneurs traversant la région. « Callum était un personnage bien connu pour les habitants et les touristes, souvent repéré dans le parking Beinn Eighe de Torridon », rapporte 30 Millions d’Amis.
Lors de ses détours dans ce fameux parking, Callum ne manquait pas d’attirer l’attention. Fascinés, les touristes faisaient leur possible pour le garder auprès d’eux le plus longtemps possible. Pour le convaincre de rester, ils le nourrissaient avec des aliments inadaptés à la faune sauvage.
« Selon les habitants de la région, les randonneurs lui ont donné des croissants, des Rice Krispies, des fruits et des barres de céréales », note le Independant. Une malnutrition quasi continue qui a entraîné chez l’animal de sérieux soucis de santé.
Nourriture inadaptée, dépendance à l’Homme et maladie
Dans ses colonnes, la presse locale précise que l’animal avait perdu la plupart de ses dents et avait même renoncé à se nourrir seul. Alimenté en continu, il devenait dépendant des hommes à l’arrivée de l’hiver. Pourtant, de nombreux panneaux indiquaient aux touristes de ne pas nourrir le cerf. « Auparavant, des panneaux placés le long de la route de l’Écosse représentaient Callum avec un avertissement aux touristes : ‘Ne me nourrissez pas et ne vous approchez pas de moi !' », précise encore The Independant.
« Nourrir les animaux peut les rendre dépendants de l’homme, réduisant leur instinct de recherche et leurs capacités de survie naturelle », indique Faune Alfort.
Malgré les panneaux et les alertes régulières, impossible de discipliner les visiteurs. En désespoir de cause, le National Trust for Scotlands (autorité écossaise des aires protégées) s’est vue obligée d’abréger les souffrances de Callum. « Nous avons la tristesse d’annoncer que, sur les conseils du vétérinaire, Callum, le cerf qui se trouvait souvent sur le parking de Torridon, a dû être euthanasié », communique un porte-parole.
Le cervidé souffrant d’arthrite et d’usure de son pelage, le parc s’est vu contraint de prendre la décision « la plus douce » pour Callum.
Que faire si l’on croise un animal sauvage ?
Préoccupée par le cas du cerf des Highlands écossais, l’association 30 Millions d’Amis revient sur quelques fondamentaux. Car nourrir les animaux peut avoir des conséquences néfastes. « Les animaux sauvages ont un régime alimentaire spécifique adapté à leurs besoins nutritionnels », déclare Céline Grisot, directrice de Faune Alfort.
« Les aliments offerts par les humains, souvent riches en sucres et en graisses, peuvent causer des problèmes digestifs, des carences nutritionnelles et même des maladies graves », reprend-elle.
De plus, la recherche de nourriture inadaptée peut conduire les animaux à s’approcher dangereusement des routes. Cette alimentation inadaptée régulière peut aussi perturber l’équilibre écologique de l’animal et « favoriser la transmission de maladies ». Seules quelques exceptions sont acceptées : « L’Homme peut très ponctuellement donner un coup de pouce à la faune sauvage de manière responsable », indique encore Céline Grisot. C’est le cas pour les oiseaux en hiver. On peut les aider en disposant des graines riches en hydrates de carbone et en graisses dans les jardins, dans une mangeoire.