Victime de viol, ses agresseurs ont été acquittés pour une raison absolument atroce…
En Italie, une femme, qui avait porté plainte pour viol, a vu ses deux agresseurs se faire acquitter par le tribunal.
Les tribunaux en Italie marchent-ils sur la tête? Alors que de nombreux pays protègent de plus en plus les femmes à travers le monde, la justice italienne laisse encore la possibilité aux agresseurs de s’en sortir sans la moindre sanction. Ce fut le cas pour deux accusés, finalement acquittés par la Cour de cassation de Turin, le 17 juillet dernier.
Un viol avéré datant de 10 ans
Tout commence en 2009. Après une soirée particulièrement arrosée, deux cinquantenaires profitent de l’état d’ébriété avancé d’une jeune femme pour la violer. Quelques heures plus tard, la victime se rend aux urgences pour le faire constater et explique l’histoire de manière confuse.
Deux ans plus tard, les deux suspects seront acquittés par le tribunal de Brescia, ce dernier expliquant que la victime avait mal expliqué les circonstances du viol. Un premier coup de massue qui n’aura pas de conséquence car la victime fera appel de la décision.
Rejugés en Janvier 2017, les deux hommes ont été condamnés à une peine de 3 ans de prison par le tribunal de Turin. S’appuyant sur les rapports médicaux post-agression, le tribunal se montre beaucoup plus sévère envers les deux accusés. Les deux hommes étant alcoolisés également, les juges ont donné la peine maximale. Cependant, quelques mois plus tard, la Cour de cassation vient de revenir sur le jugement. S’ils reconnaissent que les deux hommes ont profité de la situation, les juges considèrent que la femme a une part de responsabilité dans cette affaire. Cette dernière n’aurait pas du délibérément consommer de l’alcool. Un véritable coup de massue pour la victime.
Une décision qui ne passe pas
Très rapidement, les associations féministes ont fait part de leur mécontentement face à la sentence prononcée par les juges. Interrogée par le Guardian, le journal qui a fait explosé l’affaire, Lella Palladino, présidente du Donne in Rete contro la violenza, s’est offusquée de la décision. « La position de la Cour de cassation est extrêmement sérieuse parce que les femmes auront plus de difficultés à l’avenir à signaler des viols ». Pour la députée du Parti démocrate italien, Alessia Rotta « Cette décision nous ramène des décennies en arrière… Elle risque d’anéantir des années de lutte ».
Ce n’est pas la première fois que le tribunal de Turin prend des décisions aussi contestables. L’année dernière, elle a acquitté un homme accusé d’avoir violé une femme sur un lit d’hôpital, estimant que la victime n’avait pas suffisamment crié pour appeler de l’aide…