Contamination à l’école : Ce chiffre annoncé par Jean-Michel Blanquer qui semble bien loin de la réalité…
Vendredi 6 novembre, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer a annoncé le nombre d’élèves positifs au Covid-19, durant la semaine de rentrée. Un chiffre bien en deçà de la réalité.

À lire aussi : Une école primaire interdit de « lancer les élèves par dessus la grille de l’entrée »
Un décalage avec la réalité
Seulement 0,03 % des élèves seraient positifs au Covid-19. C’est du moins ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation nationale, sur RTL, vendredi 6 novembre. Jean-Michel Blanquer s’est donc félicité de la réussite du protocole sanitaire. D’après son ministère, 3 528 élèves, de la maternelle au lycée, sont infectés, sur la semaine du lundi 2 au vendredi 6 novembre. L’Éducation nationale compte 12 millions d’élèves au total. Des bons chiffres, mais très éloignés de ceux publiés par Santé Publique France. D’après l’organisme, on décompte 4 566 cas pour les enfants de 0 à 9 ans et 21 066 cas pour les adolescents de 10 à 19 ans. Soit un nombre de 25 632 cas, sept fois plus élevé que celui du ministère.
Le ministère de l’Éducation nationale apporte deux explications pour expliquer un tel décalage entre ces chiffres. La première : « les élèves que nous avons en cas positifs sont des élèves à l’école ». Santé Publique France précise que les tests chez les bébés sont rares. Le taux de scolarisation reste élevé chez les 16 ans (96 %) et les 17 ans (94 %), il chute néanmoins pour les 18 ans (79%). Deuxième explication apportée par le ministère : « le ministère n’a pas le droit d’avoir des informations sur la santé des élèves et le secret médical ». De quoi ne pas faciliter le recensement.
Une affirmation fausse
Concernant ces données annoncées par Santé Publique France, le ministre Jean-Michel Blanquer déclare que cela ne tend pas à prouver que les écoles sont des lieux de transmission du virus. Il déclare cependant : » il est probable que ces élèves positifs aient été contaminés hors contexte scolaire ». Jean-Michel Blanquer va même plus loin. Il affirme, en s’appuyant sur les chiffres de son ministère, que les contaminations recensées par l’Éducation nationale restent » en dessous des proportions qu’on rencontre dans le reste de la population ».
Si on regarde les chiffres du ministère, on constate une stagnation du nombre de cas du Covid-19. 18 septembre, 5 056 cas. Le 9 octobre, 5 279 cas recensés. Le pic survient le 16 octobre, avec 8 223 élèves positifs. Ces chiffres prouveraient que l’épidémie est maîtrisée dans les classes. La réalité est tout autre. C’est ce qu’on constate en s’intéressant au taux d’incidence, c’est-à-dire, au nombre de cas positifs pour 100 000 habitants, par tranche d’âge. Pour les enfants de 0 à 9 ans, on est passé d’un taux d’incidence de 35,7 la semaine du 14 au 20 septembre, à 94,1 pour la semaine du 26 au 1 novembre. Chez les adolescents de 10 à 19 ans, en comparant sur les mêmes semaines, on passe de 138,9 à 424,6. D’une manière générale, sur ces semaines, le taux d’incidence, pour toutes les classes d’âge, a été multiplié par 3.
De ces chiffres, on remarque que la vulnérabilité des enfants scolarisés n’est pas plus forte que celle du reste de la population. Il demeure, néanmoins, que ces élèves sont également touchés par le coronavirus. Ainsi, que ce soit pour le nombre de contaminations, ou pour la dynamique de l’épidémie, les chiffres de l’Éducation nationale sont bien loin de la réalité. Rien ne permet donc à Jean-Michel Blanquer, d’assurer que cette catégorie de la population est épargnée par le Covid-19.
Source : LCI
À lire aussi : Reconfinement : Les cours en distanciel autorisés dans les lycées !