« Un zombie autoguidé » : Le curieux choix de défense d’un accusé, venu à six reprises, lors du procès de Mazan
Entendu par la cour ce 6 novembre, Romain V. a reconnu s’être rendu à Mazan à six reprises, se décrivant ensuite comme « un zombie autoguidé ».
Un homme en recherche « de lien social »
L’homme de 63 ans nie tout viol. Séropositif et accusé d’avoir abusé Gisèle Pelicot sans protection, l’homme s’est présenté six fois au domicile des Pelicot. Une récurrence des visites qui n’a pas manqué d’intriguer. Mais le sexagénaire a réponse à tout.
Ainsi, face à l’auditoire, il prétend avoir « cherché du lien social » et « avoir agi comme un zombie autoguidé ». Il ajoute que Dominique Pélicot lui inspirait de la crainte. C’est pourquoi il se gardait bien de le contredire. « Je ne me pose aucune question, comme un zombie autoguidé. Je ne comprends même pas comment il a pu me faire venir six fois », se défend-il encore, devant une cour abasourdie.
Face aux questions du jury, qui évoque les viols répétés, il nie les faits. « J’avais l’autorisation du mari », souligne-t-il. Une défense adoptée par plusieurs des cinquante-et-un accusés à comparaitre devant la cour depuis le début du procès.
« Je pensais qu’elle était en semi-réveil, fatiguée »
Gavée d’anxiolytique, Gisèle Pelicot apparaît inconsciente sur tous les enregistrements diffusés depuis le début de l’affaire. Un état préoccupant qui n’a pourtant aucunement perturbé les hommes qui défilaient à son domicile. C’est le cas de Romain V. qui, là encore, a une explication toute trouvée
« Je pensais qu’elle était en semi-réveil, fatiguée. On a des somnolences. Moi, avec mon traitement, j’ai des somnolences », soutient-il, faisant référence à sa séropositivité découverte en 2004. Face aux nombreux articles parus sur le sujet, l’OMS souligne d’ailleurs qu’il n’est pas « pas contagieux » car sous traitement.
« Je m’excuse pour les faits qui me sont reprochés. Je regrette tout ce qui s’est passé. Je n’avais pas l’intention de violer madame. J’ai des regrets, beaucoup », déclare-t-il face à la Cour. Comme les cinquante autres accusés, Romain V. s’expose à 20 ans de réclusion criminelle.