Un monstre marin préhistorique récemment découvert remet en cause l’évolution de l’espèce
Découvert dans un bloc de pierre dans la province du Kurdistan irakien, le dinosaure marin appartient à la famille des ichtyosaures, un lointain ancêtre de notre dauphin actuel. Ces créatures pouvaient atteindre 20 mètres de long et étaient des prédateurs très rapides qui vivaient durant le Jurassique Inférieur (qui commence il y a 200 millions d’années), et se sont éteintes durant le Pliensbachien (entre 189 et 183 millions d’années). Mais on peut aujourd’hui dire du fossile retrouvé en 2004 qu’il est d’une espèce d’ichtyosaure inconnue jusqu’ici, et surtout qui évoluait à une époque où on pensait qu’il s’était éteint.
Les analyses effectuées à partir du bloc de pierre dans lequel il a été retrouvé, notamment à partir d’échantillons microscopiques de spores et de pollen, ont déterminé qu’il vivait au Crétacé inférieur durant l’ère du Barrémien (entre 130 et 125 millions d’années), alors qu’on le pensait disparu. 53 millions d’années séparent donc cette nouvelle espèce de son plus proche cousin. Cela démontre une continuité de la généalogie de cette espèce qui n’avait jamais été envisagée jusque là. Le fait qu’on ne le découvre que maintenant tient peut-être au fait que le Moyen-Orient n’est pas une zone de fouilles très exploitée.
Cependant, des doutes subsistent encore quant à cette nouvelle espèce, comme le souligne Michael Caldwell, archéologue spécialisé dans l’étude des ichtyosaures, car le squelette retrouvé est incomplet. Mais Valentin Fischer, un paléontologue de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, en charge de l’étude du spécimen , insiste sur le fait qu’il présente des caractéristiques « uniques » et « particulières » qui tendent à prouver qu’il s’agit bien d’une mutation de l’ichtyosaure commun, d’autant que l’estimation au carbone 14 confirme qu’il remonte au Crétacé inférieur et non au Jurassique. Le site où il a été découvert formait à cette époque une mer presque fermée, ce qui peut expliquer pourquoi cette espèce a survécu là où son cousin s’est éteint, et manifeste d’une capacité d’adaptation au milieu. Bien que cette trouvaille soit encore sujette à controverse, Michael Calwell salue cette tentative d’explication de mutation de l’espèce.
Découvrez d’autres monstres marins préhistoriques :
Sources : National Geographic & sci-new.com