Trump 2024, le retour du bulldozer
À 77 ans, Donald Trump n’a pas fini de faire parler de lui. Lundi soir, pour le premier rendez-vous des primaires républicaines dans l’Iowa en vue de la présidentielle 2024, « The Donald » a écrasé ses rivaux en raflant 51 % des suffrages, selon les estimations.
Une avance record et un score de bulldozer qui cimentent son statut d’ultrafavori pour décrocher l’investiture républicaine. L’ancien président a littéralement laminé le gouverneur de Floride Ron DeSantis (21%) et Nikki Haley, ex-ambassadrice des États-Unis à l’ONU (19%).
Trump prend le large d’entrée
Avec une avance de 30 points sur son premier chalengeur, Trump signe le record historique dans l’Iowa pour un candidat républicain. Un écart considérable dès le premier vote qui lui permet de prendre le large sur ses rivaux.
Difficile dans ces conditions pour DeSantis et Haley de constituer une alternative sérieuse. « The Donald » a parfaitement réussi son opération pour diviser ses opposants. Et leur marge de manœuvre se réduit désormais comme peau de chagrin.
Le tempétueux milliardaire new-yorkais peut déjà voir venir le duel retour très attendu face à Joe Biden. Grâce à cette démonstration de force, il a pratiquement plié l’affaire pour l’investiture républicaine. Et il récupère avec les mains libres pour préparer l’échéance capitale du scrutin national du 5 novembre 2024, lorsque lui et le démocrate Biden se retrouveront pour un second tête-à-tête explosif.
Une popularité intouchable malgré les tempêtes
Rien ne semble entamer le capital sympathie de Donald Trump auprès des électeurs républicains. Ni ses coups de gueule et ses provocations, ni ses déclarations fantasques, ni même ses très nombreux déboires avec la justice américaine.
Poursuivi dans plusieurs affaires, l’ancien dirigeant new-yorkais collectionne pas moins de 91 inculpations ! Des tentatives pour invalider le scrutin présidentiel de 2020 à la rétention illégale de documents classifiés, en passant par son rôle présumé dans l’attaque du Congrès en janvier 2021.
Mais loin de lui nuire, ses démêlés judiciaires à répétition exacerbent encore la ferveur de ses fans. Pour eux, « The Donald » fait l’objet d’un harcèlement injustifié de la part d’une justice aux ordres du camp démocrate.
Preuve criante de cette immense popularité inoxydable : plus de 60 % des suffragants républicains dans l’Iowa pensent que Trump pourrait et devrait rester candidat à la présidentielle, même en cas de lourde condamnation au pénal lors de l’un ou l’autre de ses nombreux procès !
Mobilisation en demi-teinte, motif d’inquiétude ?
Derrière cette victoire éclatante qui resitue Trump dans le costume de favori pour reconquérir son fauteuil à la Maison-Blanche, quelques ombres persistantes demeurent. Notamment du côté de la participation des électeurs républicains pour ce premier rendez-vous crucial. Avec 111 000 votants estimés lors des « caucus » de l’Iowa, la mobilisation s’effondre de moitié par rapport à 2016 où plus de 180 000 personnes avaient effectué le déplacement.
Certes, ce manque d’enthousiasme relatif n’est pas forcément le signe que la « trumpmania » commence à retomber très près de la base conservatrice. Le contexte particulier, avec des températures sibériennes descendant jusqu’à -30 °C dans cet État du Midwest, explique sans doute en bonne partie ce taux de contribution décevant.
Reste que Donald Trump, habitué à soulever les foules lors de ses meetings géants, aurait sans aucun doute préféré une mobilisation record pour parfaire son triomphe et galvaniser encore ses troupes. S’il veut l’emporter en novembre 2024, l’ancien magnat new-yorkais devra remotiver son électorat de façon maximale. Son talent de tribun n’est plus à prouver, subsiste à en faire la démonstration sur le terrain !
Trump archifavori pour retrouver son trône
Grâce à cette dynamique victorieuse créée dès l’Iowa, Donald Trump frappe un grand coup de pied dans la course à la succession de Joe Biden pour intégrer le Bureau ovale début 2025. Il met K.O debout sur ses concurrents républicains et se pose plus que jamais en favori absolu. Il peut désormais voyager tranquille jusqu’à l’investiture républicaine de juillet avant de se lancer corps et âme dans la bataille suprême de novembre 2024 face à Biden.
Une chose est sure : avec un tel animal politique, affamé de revanche et doté d’un égo surdimensionné, la campagne présidentielle à venir devrait réserver son lot de coups d’éclat et de rebondissements ! Accrochez-vous, le Trump bulldozer version 2024 s’annonce encore très rock’n’roll.