Travailler sept heures gratuitement ? Cette nouvelle mesure votée par le Sénat
Une nouvelle « contribution » de sept heures de travail a été votée ce mercredi soir par le Sénat.
Sept heures de travail non rémunérées ?
Les salariés sont invités à se retrousser les manches… gratuitement. Une mesure votée ce mercredi soir par le Sénat et approuvée à 216 voix contre 119. Mais que cela signifie-t-il ? Toujours dans le cadre des mesures prises pour renflouer le budget de la Sécu, une partie des sénateurs a eu l’idée de mettre les actifs à contribution.
Ainsi, il a été proposé que ces derniers travaillent sept heures de plus par an, et ce, sans rémunération. Ce qui permettrait de dégager environ 2,5 millions d’euros chaque année au secteur de l’autonomie. Une mesure qui s’ajoute à la « journée de solidarité » votée en 2004.
Si elle a été votée au Sénat, la proposition n’est pas encore adoptée. Elle doit encore être débattue la semaine prochaine. Ce, au cours d’une commission mixte paritaire qui réunira députés et sénateurs. Ils devront trouver un compromis concernant ce texte qui, auquel cas, est promis au 49.3 lors de son ultime passage à l’Assemblée nationale.
La gauche et la droite s’opposent
Défavorable à la proposition, le gouvernement s’est toutefois dit ouvert pour la « retravailler » avec les partenaires sociaux. De leur côté, les sénateurs favorables tentent de défendre leur point de vue. « Nous ne faisons pas cette proposition de gaité de cœur », commence la sénatrice centriste Elisabeth Doineau.
« Aujourd’hui, il faut trouver des moyens » pour « financer le mur du grand âge, le virage domiciliaire et la transformation de nos Ehpad », rapporte BFMTV. Une perspective largement partagée par les sénateurs de droite et du centre… tandis que la gauche s’insurge.
Farouchement opposés au texte, les sénateurs de gauche montent au créneau. La sénatrice communiste Cathy Apourceau-Poly dénonce même « une sacrée attaque contre le monde ouvrier ». Une colère qui ne réussira malheureusement pas à faire céder la majorité favorable, celle-ci brandissant fièrement une possibilité de négociation avec les partenaires sociaux. Notamment en ce qui concerne les modalités de la mise en place de cette mesure (un jour par an, « dix minutes par semaine », « deux minutes par jour »…).
Du côté des ministres, les avis sont partagés. Quand certains, comme le ministre de l’Économie Antoine Armand, jugent la proposition « intéressante ». D’autres, comme Michel Barnier, sont « très réservés » face à ce texte.