Tourmenté, Michel-Edouard Leclerc (71 ans) cash sur la crise agricole : « On va devenir…
Plongé dans l’inquiétude, Michel-Edouard Leclerc a récemment dressé un constat assez saisissant de la situation en France.
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Les enseignes de grande distribution ont régulièrement été pointées du doigt par les paysans en colère. Certains partisans de ce mouvement de contestation, à l’instar de Karine Le Marchand, ont encouragé les Français à consommer local. Dans un entretien accordé à France Inter, Michel-Edouard Leclerc s’est longuement exprimé à ce sujet.
« C’est d’autant plus incompréhensible pour nos salariés que nous ne sommes pas les premiers clients de l’agriculture, nous n’achetons qu’un tiers des produits agricoles français »
Sur son élan, le patron du groupement E. Leclerc a abordé les sujets épineux de l’inflation, de la crise agricole et du bras de fer avec les industriels. Le gouvernement Attal en a pris pour son grade.
La responsabilité du gouvernement au cœur des discussions
Selon ses propos, les consignes de manifestation visent la grande distribution. « Toute manifestation paysanne se finit sur les parkings des hypermarchés », a-t-il déclaré. Au micro de France Inter, Michel-Edouard Leclerc a expliqué que c’est une manière pour l’Exécutif de « dévirer les tensions sur des espaces sans trop de population ».
Les possibles dégradations faites par les manifestants sont ainsi modérées. Continuant sur sa lancée, Michel-Edouard Leclerc a dit le fond de sa pensée concernant les directives contradictoires du gouvernement Attal. Il a, entre autres, évoqué les déclarations de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et celles du côté de Marc Fesneau au ministère de l’Agriculture.
« Vous avez du côté de Bercy : ‘Michel-Edouard Leclerc, Système U, Intermarché, s’il vous plaît, faites nous un panier anti-inflation et mettez nous des bonnes choses dedans, y compris des fruits et légumes, et allons-y pour montrer au public que le gouvernement se bat contre la vie chère’ »
« Et de l’autre côté vous avez le ministère de l’Agriculture et peut-être une partie de l’Elysée qui nous disent : ‘Mais non, n’y touchez pas, c’est un secteur protégé, on a les élections européennes’. On va devenir schizo »
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Michel-Edouard Leclerc pris entre deux feux ?
Lors de cette interview, Michel-Edouard Leclerc a fait savoir que les négociations commerciales avec les industriels et les agriculteurs se sont achevées fin janvier dernier. Comme à l’accoutumée, le gouvernement va bientôt procéder au contrôle des contrats.
Accusé d’avoir contourné la loi Egalim qui vise à équilibrer les relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable, Michel-Edouard Leclerc a répondu sans détour. Il a laissé entendre que certaines marques auraient augmenté le prix de leurs produits. De plus, ces industriels auraient diminué la quantité.
Pourtant, le dirigeant d’entreprises a confié que l’enseigne E.Leclerc va recevoir des sanctions de la part de l’administration concernant les accords commerciaux. En ce sens, il serait pris entre deux feux. Malgré tout, il a promis de réduire l’inflation « sans baisser le revenu des agriculteurs ».
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