Suicide dans une école primaire : la violence du geste choque une dizaine d’enfants
Il est 11h30 jeudi quand un quinquagénaire force l’entrée d’une école maternelle et primaire privée du très huppé 7ème arrondissement. Désespéré, l’homme pointe son fusil à canon scié sous sa mâchoire et appuie la détente, devant une dizaine d’enfants paniqués. Deux personnes de l’établissement ont bien tenté de l’arrêter avant qu’il ne commette l’irréparable, sans toutefois trop s’imposer au risque qu’il ne blesse les enfants. « Le monsieur s’est tué avec un pistolet. Il est tombé par terre, y avait plein de sang. Je pensais que c’était un terroriste. » raconte un enfant de 5 ans à l’Express.
Alors pourquoi un tel lieu ? Son ex-femme se confie à RTL : « Il n’allait déjà pas bien […] C’était un peu son quotidien, c’était un peu son état, pas dépressif, mais il n’a jamais été bien dans sa peau. C’est un quartier où on a habité 22 ans. Je ne suis pas du tout étonnée du lieu, symbolique. » Le couple avait en effet un appartement qui donnait sur le préau de l’école. La femme rajoute : « Et puis l’enseignement c’était quelque chose d’important pour lui, pour les enfants. » Il devait sans doute être très déséquilibré au moment de passer à l’acte pour infliger un tel spectacle à de jeunes enfants, mais les suicides sont pour toujours et à jamais emprunts d’un mystère que seuls ceux qui sont partis pourraient peut-être expliquer.
L’école est pourtant restée ouverte aujourd’hui pour accueillir enfants et parents déboussolés, et une cellule psychologique a rapidement été mise en place. Mais beaucoup de parents ont prévenu l’établissement qu’ils n’enverraient pas leurs enfants à l’école aujourd’hui. Tous sont choqués qu’un tel drame soit arrivé dans leur quartier, et déjà les critiques fusent contre une sécurité jugée trop faible. Une mère rétorque même : « Je pense changer d’école« . Morale de l’histoire : ce genre tragédie peut arriver n’importe où, personne n’est à l’abri.
Le ministre de l’éducation, Vincent Peillon, est rentré en urgence de Bruxelles. « Le personnel de l’école n’a rien à se reprocher, les deux femmes qui étaient à l’entrée ont tenté de l’empêcher d’entrer, mais il était violent physiquement » a déclaré le ministre. Il a également dénoncé une trop forte médiatisation des enfants « Il n’est pas bon que les enfants deviennent des objets médiatiques. Il faut avoir une certaine pudeur ». Les personnalités politiques se sont alors succédées pour intervenir sur la situation, à l’image de la maire du 7ème arrondissement Rachida Dati, du préfet de Paris Bernard Boucault, ou du maire de Paris Bertrand Delanoë accompagné de son adjointe Anne Hidalgo. François Fillon s’est également rendu sur place, un de ses enfants y étant scolarisé.
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https://www.youtube.com/watch?v=f4eqM3lCTEY
Sources : AFP, RFI, France Inter, l’Express, RTL, Le Monde.