Substances toxiques dans les couches : l’Anses ne donnera pas le nom des marques
Ce sont des hydrocarbures aromatiques, des dérivés de pétrole, de glyphosate ou autres pesticides qui sont dans les couches de nos enfants. L’affaire a été révélée ce mercredi 23 janvier par l’Anses, suite à un article paru en 2017 par 60 millions de consommateurs. Des couches qui sont « à risques ». Mais non : nous n’aurons pas le nom des marques. Et la raison en est très simple. Et terrifiante.
Couches : un risque pour la santé n’est pas exclu
L’Anses a publié ce 23 janvier, une note en réponse à l’article paru dans le magazine 60 millions de consommateurs. Selon l’avis publié il n’existe « aucune donnée épidémiologique permettant de mettre en évidence une association entre des effets sanitaires et le port de couches ».
Pourtant, si rien ne semble alarmer l’Anses, son directeur général délégué, Gerard Lasfargues reconnaît qu’« on ne peut pas exclure un risque puisqu’on observe un dépassement du seuil sanitaires pour un certain nombre de substances ».
Des substances qui ont des noms : des parfums (butylphényl méthyle proponial et hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde) et certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (parfois cancérogènes), des dioxines et des furanes. Autrement dit, les plus de 4000 couches que portent nos enfants sont pleines de substances, parfois cancérogènes. Mais pas de panique : toutes les marques assurent que leurs couches sont saines.
Nous n’aurons pas le nom des marques des couches
Résumons : des tests avaient été effectués sur 23 marques de couches. Et pas dans un laboratoire. Non : en conditions réelles. Sur des bébés. Nos enfants. Sauf que voilà : nous n’aurons pas le nom des marques qui contiennent ces substances chimiques.
Et la raison est assez simple : sur les 23 marques testées, Matthieu Schuler, directeur de l’évaluation des risques de l’Anses, a expliqué que « les résultats n’ont permis de discriminer positivement aucune marque« .
A lire entre les lignes : sur les 23 marques, y compris celles qui prônent une qualité écologique, les 23 dépassent les normes exigées. 100% des couches testées, si vous préférez.
Alors pour ne pas discriminer telle ou telle marque, le plus simple a été, pour l’Anses, de n’en citer aucune. D’autant plus qu’il serait difficile de hiérarchiser les couches potentiellement à risques ou non. M. Schuler explique d’ailleurs que « toutes les marques doivent travailler à l’amélioration à la fois de leurs procédés de fabrication -qui peuvent entraîner l’émergence de substances toxiques- mais aussi sur la présence de ces substances dans les matières premières qu’elles achètent. »
L’expert explique qu’une soixantaine de substances potentiellement dangereuses, en fonction du seuil de présence, ont été recherchées … Une soixantaine ? Non ! « Il y en aurait d’autres, donc on ne peut pas établir un classement sans avoir tout pris en compte ».
Les fabricants sont donc expressément conviés à prendre « avant 15 jours, des engagements pour éliminer ces substances des couches pour bébé ».
Bien-sûr, les marques s’y engagent.