Star mondiale du foot, Pelé est mort à l’âge de 82 ans
Star mondiale du foot, Pelé est mort à l’âge de 82 ans. Nous le savions hospitalisé depuis plusieurs semaines, c’est ce jeudi 29 décembre que la légende a rendu son dernier souffle.
Première Coupe du Monde à 17 ans, trois fois vainqueurs de la Coupe du Monde en tant que joueur, Edson Arantes do Nascimento, surnommé Pelé par ses amis d’enfance, est devenu une légende inégalable dans le monde du football. Celui qui a toujours été acclamé comme le Roi du football, s’est malheureusement éteint à 82 ans. Opéré en septembre dernier d’une tumeur au côlon, son état s’était fortement dégradé.
Une enfance difficile, dans la pauvreté
Né le 23 octobre 1940 à Três Corações, au Brésil, dans une zone fortement touchée par la pauvreté, le jeune Nascimento est le grand frère d’une fratrie de trois enfants. Nommé ainsi d’après Thomas Edison (célèbre inventeur américain du phonographe et de l’ampoule électrique à incandescence), les différentes erreurs commises sur son certificat de naissance l’obligeront à porter le nom d’Edson toute sa vie. Visiblement, il ne faisait déjà pas comme tout le monde.
Dès l’âge de neuf ans, il s’amuse à jouer au ballon dans les rues en compagnie de sa bande de copains. Son talent, il le doit à son père, Dondinho, ancien joueur professionnel qui a dû mettre un terme à sa carrière suite à une importante blessure au genou durant un match. C’est ce dernier qui lui a refilé la passion du ballon rond et qui l’a également formé lors de ses heures creuses. Celui qui a écopé du surnom « Pelé », après avoir erroné par erreur le prénom du célèbre gardien de but du Vasco da Gama « Bilé », n’avait qu’une seule crainte dans sa jeunesse, finir agent d’entretien, comme son père.
Finalement c’est grâce aux nombreuses leçons de ce dernier, qu’il parviendra à réaliser son plus grand rêve. Devenir à son tour professionnel. Ses entraînements ne ressemblent à aucun autre. Avec un ballon conçu lui-même (il enroulait des chaussettes dans du papier journal), ou parfois même avec un pamplemousse, il apprenait à danser, la balle aux pieds. Motivé, il rejoint des équipes de football locales où il n’a de cesse de dominer les statistiques dans différents tournois.
La magie du ginga
Waldemar de Brito, ancien footballeur brésilien, repère le petit Pelé lors d’un tournoi local. Particulièrement brillant, il voit en lui l’espoir d’un rêve national, longtemps perdu depuis la désillusion de la Coupe du Monde en 1950. À l’âge de 15 ans, il l’emmène faire un essai pour le Santos FC (club formateur de Neymar, qui rêverait d’ailleurs d’y retourner). Brito prévient la direction, Pelé sera le plus grand joueur de football du monde ! Ce dernier est accepté chez les plus jeunes, et décrochera sa place dans l’équipe-type en première division.
Car, Pelé, a une façon bien à lui de jouer. Il joue avec le « ginga ». Perçue en Europe comme une danse traditionnelle acrobatique, c’est en réalité un terme qui renvoie à la capoeira, qui est un art martial issu du colonialisme. C’était un formidable outil pour les esclaves qui, contre les colons, s’amusaient à l’utiliser pour lutter contre l’oppression. Le footballeur qui joue avec le « ginga », tente alors des gestes acrobatiques totalement fous qui vont lui permettre d’avoir accès à un panel de dribbles et feinter son adversaire. Cette tradition est devenue l’essence même du football brésilien.
C’est d’ailleurs les prouesses de Pelé avec Santos qui lui vaudront une place dans l’Équipe du Brésil pour la Coupe du Monde de 1958. Blessé et incertain, il est quand même appelé dans la liste des 22 joueurs. À 17 ans, il est encore, à ce jour, le plus jeune joueur à participer à une Coupe du Monde. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En jouant avec la magie du « ginga », Pelé enchaîne les sombreros, et après un magnifique coup du chapeau contre la France en demi-finale, il envoie son équipe en finale contre la Suède.
L’heure de la revanche a sonné pour les Brésiliens, qui ont été victimes, dès leur arrivée, de propos racistes et discriminatoires. Pelé, en véritable leader, marque un doublé et s’effondre au sol, submergé par l’émotion. Il l’avait promis à son père après la défaite en 1950 : « Ne pleure pas, papa. Cette Coupe du Monde, je vais la gagner pour toi. » Ainsi, il vient d’offrir au Brésil son premier titre de champion du monde, et il en remportera deux autres sur les 11 suivantes.
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L’enfant devenu Roi
Diego Maradona, Michel Platini, Johan Cruyff, Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, pourquoi Pelé n’a-t-il jamais été détrôné de son titre de « Roi du football » ? S’il a toujours déclaré avoir marqué plus de 1 000 buts dans sa carrière, tous clubs confondus, il est, à ce jour, le seul footballeur à avoir remporté trois Coupes du monde dans son palmarès. Un trophée en or, qui n’a pas son égal dans le milieu footballistique.
Si Neymar, surnommé « le nouveau Pelé » ne réussira probablement jamais à le surclasser au niveau des titres remportés avec la Seleção, il pourra au moins le détrôner à la première place du meilleur buteur de l’histoire de la sélection. Malheureusement, celui qui a toujours rêvé de voir son petit protégé y parvenir, n’aura pas eu l’occasion de le voir de ses propres yeux. *(À voir, il est à sept buts d’y arriver)
Max Holloway, artiste martial mixte américain, a dit : « On se souvient des héros, mais les légendes ne meurent jamais. » Eh bien celle du Roi Pelé dure depuis 64 ans et sa légende est éternelle. Si aujourd’hui le monde entier lui rend hommage, voici un extrait du film Pelé : Naissance d’une légende, sorti en 2016, dans lequel il fait lui-même une apparition. On n’en pleure encore d’émotion.