Viols et proxénétisme : le site pornographique Jacquie et Michel visé par une enquête…
Hier, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur le célèbre site de vidéos pornographiques afin de déterminer si les actrices qui tournent sont bien consentantes.
Jacquie et Michel dans le viseur de la justice
Hier, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur le célèbre site de vidéos pornographiques « amateur ». Jacquie et Michel est visé par une enquête pour « viols » et « proxénétisme » suite au signalement de trois associations féministes comme l’indique 20 Minutes. Confiée à la police judiciaire parisienne le 10 juillet, cette enquête a été ouverte suite au signalement adressé en février par Osez le féminisme, les Effronté-es et le mouvement du Nid. En effet, ces trois associations féministes relayaient plusieurs témoignages d’actrices ayant tourné pour ce site pornographique d’avoir été contraintes à des « pratiques sexuelles hors normes et douloureuses alors qu’elles n’étaient pas consentantes« , selon 20 Minutes.
Cependant, cette enquête, confiée au 3e district de police judiciaire de Paris, s’annonce compliquée en vue du contexte propre à l’industrie pornographique. De plus, le site Jacquie et Michel n’est pas toujours le producteur des contenus qu’il diffuse. Toutefois, le directeur marketing du site pornographie, Thierry Doucre, affirme être « tombé des nues » en apprenant la nouvelle. Auprès de nos confrères de 20 Minutes il a indiqué : « On va collaborer avec la justice bien, évidemment. Et nous serons avec elle s’il faut poursuivre un producteur qui n’a bien fait son travail ».
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Mise en place d’une enquête interne
Hier soir, le groupe propriétaire des sites Jacquie et Michel a affirmé dans un communiqué publié hier soir ne faire que « diffuser des films tournés par des sociétés de productions tierces et indépendantes ». Néanmoins, le groupe propriétaire « mettra en place dès demain une enquête interne visant » sociétés et » rompra immédiatement tout lien avec celle(s) qui serai(en)t mise(s) en cause si les faits étaient avérés ». Me Nicolas Cellupica, l’avocat du groupe a indiqué auprès de l’AFP, que ce dernier « a déjà rompu par le passé des liens avec des sociétés de production après de telles dénonciations ». Selon le journal 20 Minutes, ce qui est à l’origine de cette affaire est le double témoignage de deux actrices au site Konbini, diffusé en février.
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« des réalités de la pornographie amateur, de ces violences physiques et sexuelles imposées »
La présidente du mouvement du Nid, Claire Quidet, a déclaré au Parisien : « Cette vidéo, c’était l’occasion de faire un signalement car c’est la première fois que l’on a des victimes qui dénoncent et parlent ouvertement des réalités de la pornographie amateur, de ces violences physiques et sexuelles imposées par de la contrainte morale, ou la surprise, et donc assimilables à du viol« . Puis, la militante a ensuite ajouté : « C’est l’illustration parfaite de ce que nous dénonçons depuis toujours. Derrière le film, ce sont des heures et des heures de tournage, sans ni désir ni choix du partenaire ni même des pratiques. Nous sommes d’ailleurs régulièrement contactées par des femmes qui se sont essayées à la pornographie. Mais c’est un discours difficilement audible ; dès que l’on s’attaque à ce secteur extrêmement lucratif, on se fait taxer de moralisateurs. L’ouverture de cette enquête est donc un signal très fort« .