La schizophrénie la rend paranoïaque et elle a des hallucinations, elle partage son calvaire en dessins
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Peu de gens peuvent comprendre la réalité dans laquelle évolue les personnes atteintes de troubles psychologiques ou mentaux. Longtemps traités comme des fous, sans distinctions aucunes, les personnes souffrant de troubles, sont pourtant des personnes qui tentent de vivre une vie normale. Il existe un nom pour chacune des maladies et parfois également une méthode appropriée pour la traitée. Kate Fenner, une jeune Américaine de 18 ans a été diagnostiquée schizophrénique, il y a un an. Grâce à ses talents de dessinatrices, elle tente aujourd’hui d’expliquer son univers particulier. À travers ses dessins qu’elle poste sur Instagram, on peut découvrir le monde tortueux dans lequel elle évolue.
Elle ne connait pas le silence dans sa tête
Kate Fenner souffrait de problèmes à la thyroïde, et les médecins qu’elle a consultés pour ses sautes d’humeur ont tous pensé qu’il s’agissait d’effets secondaires liés à la prise de médicaments censé aider ses problèmes thyroïdiens. Mais un diagnostic approfondi a permis de découvrir qu’elle souffrait d’une maladie mentale, la schizophrénie. Elle se traduit par des changements d’humeur radicaux, des pensées sombres, des hallucinations et des délires. « Les hallucinations me rendent anxieuse et malveillante. Ça m’arrive régulièrement. Les hallucinations auditives m’arrivent tous les jours, j’entends donc des bruits en permanence. Je ne peux pas m’asseoir dans le silence, je dois tout le temps écouter de la musique. Les hallucinations tactiles peuvent aussi accompagner les hallucinations visuelles. » Elle voit et sent sur sa peau des araignées ou autres insectes. Des hallucinations qu’elle essaie d’exprimer à travers ses dessins.
Son monde est infesté de monstres et d’insectes
Grâce à l’art, elle tente de canaliser ses souffrances qui sont effrayantes. Pour elle il s’agit d’un réel travail thérapeutique. Et pour son entourage, cela permet de comprendre un petit peu plus le monde terrifiant dans lequel elle vit en permanence. Les délires l’enferment dans une certaine forme de paranoïa et elle peut être entrainée par des pensées de conspiration. Le complot tourne autour d’elle, elle pense alors que le monde entier est faux. Dessiner lui permet de rester les pieds sur terre et concentrer son énergie sur la création de quelque chose qu’elle sait vraie. Aujourd’hui, 44 300 personnes suivent Kate sur Instagram.
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Elle se sent totalement isolée et Instagram lui ouvre une porte sur le monde
Évidemment, s’exposer de la sorte peut aussi être dangereux. Comme toute personne qui s’expose sur Internet, elle reçoit des commentaires négatifs et des retours assez durs, de personnes qui ne la comprennent pas. Mais les insultes ne l’atteignent pas et vivre avec la schizophrénie l’a endurcie. « Vivre avec la schizophrénie, c’est comme être isolé des autres. Ma tête est au-dessus de l’eau, et tout le monde nage sous moi. Je peux les voir et les sentir, mais il y a des choses au-dessus de l’eau qu’ils ne peuvent pas voir. Et les profondeurs dans lesquelles ils peuvent nager, sont beaucoup plus denses que ce que moi je vois devant moi. Donc je me sens isolée. Je vis quasiment sur un autre niveau, je suis une étrangère ».
