Accusée de pornographie, une mannequin risque la prison à cause de nudes dévoilés par un maître chanteur
Judith Head est une célèbre top model ougandaise, connue dans le monde entier. En 2013, elle a été contactée par des malfaiteurs prétendant détenir des photos d’elle compromettantes.
Elle a été victime de chantage et pour que ces photos ne soient jamais divulguées, elle devait verser 3 000 dollars. Ayant refusé de payer cette somme, des nudes, des selfies coquins et des sextapes où elle apparaissait ont été divulgués sur Internet. À l’époque, l’histoire était passée presque inaperçue. Depuis, le gouvernement ougandais a durci ses lois concernant la pornographie et malheureusement pour elle, l’ensemble des photos et vidéos viennent de ressurgir. Comme elle est la seule personne apparaissant sur ces clichés, elle vient d’être arrêtée et emprisonnée. Regardez la vidéo pour comprendre ce dont on l’accuse.
L’Ouganda punit les victimes de revenge porn
Depuis quelques années, l’Ouganda est en train de totalement virer dans un conservatisme puritain extrême. Le président Yoweri Museveni a notamment rendu l’homosexualité illégale et même, il est perçu comme un délit de ne pas dénoncer les homosexuels à la police. Parmi ses autres déclarations chocs, le président a un jour annoncé qu’il voulait faire interdire la fellation pour une raison de santé publique. « La bouche c’est fait pour manger », avait-il déclaré. C’est dans ce contexte de délation sexuelle qu’a été arrêtée Judith Heard et trois autres femmes accusées de pornographie.
Le mannequin ne cède pas au chantage
En 2013, la loi ougandaise n’était pas aussi stricte et les photos coquines volées et divulguées à son insu étaient passées entre les mailles du filet de la police des bonnes mœurs. Mais depuis quelques jours, Judith Heard est devenue victime de l’Acte anti-pornographie. Elle est détenue par la police, avec trois autres femmes, dont une policière qui est aussi accusée de pornographie, alors que son ex a balancé des photos d’elle nue sur Internet. Cette loi ambiguë vise à supprimer tout matériel sexuel et toute personne identifiable peut être reconnue comme étant coupable et punie, comme le rappelle la présidente du Comité de contrôle pornographique de l’Ouganda, Annette Kezaabu : « Cette femme peut être à la fois la victime et la coupable en même temps ». Selon la présidente du comité, qui est considérée comme la détentrice de la morale, la pornographie provoquerait la dissolution du mariage, l’expansion du VIH, les violences conjugales et les grossesses d’adolescentes. Le comité a récemment annoncé qu’il allait bientôt s’en prendre aux stars du pays qui s’affichent de façon légère sur Internet.
Elle risque 10 ans de prison, alors qu’elle est victime
Quant à Judith Heard, qui est actuellement entendue par les forces de l’ordre, elle ne comprend pas pourquoi c’est elle qui devrait être punie alors qu’il s’agit de photos volées et privées. « Pourquoi faudrait-il toujours punir les femmes en Ouganda ? Normalement, le gouvernement devrait punir ceux qui nous portent préjudices ! ». Si elle est jugée coupable de pornographie, elle peut recevoir une lourde amende et même écoper d’une peine de prison de 10 ans.
Crédits : Instagram/iamjudithheard