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Qui sera pape après François ?

Publié par La rédaction le 21 Avr 2025 à 15:13

Quelques heures après l’annonce du décès du pape François à l’âge de 88 ans, une question brûle toutes les lèvres au Vatican comme ailleurs : qui lui succédera ?

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Un conclave se prépare dans l’ombre de la basilique Saint-Pierre, où 137 cardinaux de moins de 80 ans seront appelés à désigner le 267e pape de l’histoire de l’Église catholique. Et cette élection, déjà historique, pourrait bien être celle d’une continuité… ou d’un virage. Voici ce qu’on sait.

pape francois @remo casilli

🧱 Un collège cardinalice façonné par François

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Lors de son long pontificat, François aura profondément redéfini la géopolitique de l’Église… y compris dans les couloirs du conclave. Sur les 137 cardinaux électeurs qui choisiront son successeur, près de deux tiers ont été nommés par lui-même. C’est dire à quel point sa vision de l’Église pèsera encore après sa mort.

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François avait une ligne claire : privilégier les périphéries du monde catholique – géographiques comme sociales. Il a donc nommé des cardinaux issus de pays jusqu’alors sous-représentés (Tonga, Mongolie, Sud-Soudan…), parfois au détriment de bastions historiques du catholicisme comme l’Irlande ou l’Australie.

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pape francois @francesco fotia

Cette approche a injecté une diversité sans précédent dans le collège cardinalice, mais aussi soulevé quelques paradoxes : les 1 450 catholiques de Mongolie ont leur cardinal, alors que les 5 millions d’Australiens n’en ont pas.

🌍 Un conclave entre diversité et tensions géopolitiques

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Si la volonté de François était d’universaliser l’Église, les chiffres révèlent que l’Europe reste largement surreprésentée. En particulier l’Italie, qui aligne à elle seule 17 électeurs, autant que toute l’Amérique du Nord ou que le continent africain.

Et pourtant, un catholique sur cinq vit aujourd’hui en Afrique. Autant dire que l’équilibre Nord-Sud sera l’un des enjeux cruciaux du conclave.

pape françoois deces
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Cette surreprésentation européenne pourrait peser en faveur d’un retour à une papauté plus traditionnelle, centrée sur Rome. Mais la dynamique engagée par François – ouverture, synodalité, décentralisation – pourrait au contraire pousser les cardinaux à poursuivre sur cette lancée, avec une figure plus jeune, non-européenne, et tournée vers le terrain.

🇫🇷 Cinq Français dans la course… ou presque

La France comptera cinq électeurs au prochain conclave, et même un rôle de premier plan : le cardinal Dominique Mamberti, actuel préfet de la Signature apostolique, sera celui qui prononcera le traditionnel « Habemus papam » du balcon de Saint-Pierre après l’élection. Ce diplomate discret, ancien ministre des Affaires étrangères du Vatican, incarne une figure d’équilibre entre Rome et les Églises locales.

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pape francois

Les autres Français présents sont :

  • Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, proche du pape défunt, engagé sur les questions migratoires.
  • François Bustillo, franciscain corse, nouvellement cardinal, figure montante d’une Église de terrain.
  • Christophe Pierre, cardinal à Washington, homme de ponts entre Amérique et Europe.
  • Philippe Barbarin, ex-archevêque de Lyon, revenu de l’ombre malgré les polémiques liées à sa gestion des affaires d’abus sexuels.
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À noter : Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, n’est plus électeur depuis ses 80 ans. Impliqué dans une affaire d’agression sexuelle, il reste persona non grata au Vatican.

le pape @Remo Casilli

🤔 Les papabili : qui sont les favoris ?

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Si les jeux restent ouverts, plusieurs noms circulent déjà dans les couloirs romains. Et tous incarnent, à leur manière, les tensions de l’Église actuelle.

🌴 Le cardinal Tagle (Philippines)

Ancien archevêque de Manille, aujourd’hui en poste à Rome. Proche de François, il cumule une sensibilité sociale forte et un visage jeune (67 ans). Charismatique, il représenterait un basculement vers l’Asie.

✝️ Le cardinal Zuppi (Italie)

Archevêque de Bologne et président de la conférence des évêques italiens. Figure modérée, humaniste, issu de la communauté Sant’Egidio. Il pourrait incarner une synthèse entre tradition romaine et esprit d’ouverture.

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🌍 Le cardinal Peter Turkson (Ghana)

Premier papabile africain ? Ancien président du dicastère pour le développement humain intégral, il incarne une Église attentive aux inégalités mondiales. Son profil revient régulièrement depuis plusieurs conclaves.

🔥 Le cardinal Hollerich (Luxembourg)

Relativement jeune (65 ans), jésuite, proche des idées du pape François, il a coordonné le Synode sur la synodalité. Européen, mais marqué par un parcours international.

🔁 Continuité ou rupture ?

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Ce conclave s’annonce comme un référendum interne sur le legs de François. Deux grandes visions s’affrontent :

  1. La continuité : avec un pape non européen, humaniste, proche des pauvres, dans l’esprit du pape défunt.
  2. La restauration : avec un retour à une papauté plus doctrinale, moins politique, centrée sur la liturgie et l’unité.

Mais François a verrouillé l’équation en nommant deux tiers des électeurs. Ce collège-là a été choisi pour faire vivre une Église moins romaine, plus missionnaire, plus ouverte aux réalités du terrain. De quoi favoriser une ligne dans sa continuité… sans son charisme, mais peut-être avec une nouvelle énergie.

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📜 Une Église en mutation

Au-delà de l’identité du prochain pape, ce conclave devra répondre à des défis brûlants :

  • La lutte contre les abus sexuels, toujours en chantier.
  • L’urgence climatique, portée par l’encyclique Laudato Si’.
  • La place des femmes dans l’Église.
  • L’évangélisation dans des sociétés post-chrétiennes.
  • Le dialogue interreligieux, surtout avec l’islam et les religions asiatiques.
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Ce n’est donc pas seulement un homme que les cardinaux s’apprêtent à désigner. C’est un cap pour l’Église du XXIe siècle.

pape francois sante (1)

🙏 En attendant la fumée blanche

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Dans les semaines à venir, les cardinaux électeurs convergeront vers Rome. Ils se réuniront en secret sous la coupole de la chapelle Sixtine, prêteront serment et voteront jusqu’à ce qu’un nom émerge. Puis, le monde entier retiendra son souffle. Le rideau s’ouvrira. Et le cardinal Mamberti prononcera ces mots millénaires : « Habemus papam. »

Et avec eux, commencera une nouvelle page de l’histoire de l’Église.