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L’opératrice du Samu de Naomi Musenga s’exprime pour la première fois

Publié par Inès Arrom le 14 Mai 2018 à 18:07


Cela fait quatre mois que Naomi Musenga est décédée suite à son appel au Samu négligé par une opératrice de Strasbourg. L’identité de cette dernière n’est toujours pas révélée mais elle s’est exprimée pour la première fois dans l’émission 66 minutes.

 

Naomi Musenga âgée de 22 ans à l’époque, succombe à ses maux quelques heures après cet appel au Samu, à l’hôpital. L’opératrice est visée par une enquête préliminaire pour « non-assistance à personne en péril », elle reconnait des propos « malvenus » mais refuse de « porter le chapeau » pour un système  qu’elle estime « défaillant ».  Selon elle, les opérateurs sont sous pression en permanence, travaillant douze heures d’affilée. « Je peux rester deux ou trois heures accrochée à mon téléphone, parce que je n’ai pas le temps de me lever tellement ça déborde de partout. Quand on passe en procédure dégradée parce qu’il y a beaucoup plus d’appels que de monde censé les gérer, on n’y arrive pas ! » a-t-elle argumenté.

 

Le Samu menacé

L’enregistrement de la conversation entre les deux femmes a été révélé fin avril par le média Heb’di et a suscité la polémique. L’opératrice révèle que plusieurs de ses collègues agents du Samu à Strasbourg auraient été menacés sur les réseaux sociaux. Bouleversée par l’ampleur médiatique que cela a pris, elle confie : « Je suis lynchée sur la place publique. Je pense que si les gens connaissaient mon visage et mon nom, je ne serais plus de ce monde aujourd’hui. Je suis à la maison, mais j’ai des collègues qui ont eu des menaces, bien sûr. Les équipes qui vont intervenir sur le terrain risquent aussi de se faire caillasser ».

 

Les déclarations de son avocat

Son avocat s’est exprimé sur BFM TV ce vendredi 11 mai, il expliquait que  « leur échange, en réalité, c’est ‘Cette jeune femme est indisposée’. (…) Quand vous avez 2000 appels en moyenne (…) par jour et qu’on vous dit ‘J’ai mal au ventre’ (…) c’est vrai que le premier réflexe c’est de penser qu’il n’y a pas d’urgence absolue et qu’il faut aller voir son médecin traitant »

 

L’opératrice fait aujourd’hui l’objet d’une « suspension administrative sans retenue de salaire » le temps de l’enquête. Elle songe sérieusement à changer de métier toujours selon son avocat.