Non-binarité : l’Église anglicane cherche des formules neutres pour parler de Dieu
Si le pape François dénonce les injustices liées à l’homosexualité, bien que cela reste malheureusement pour lui un péché, l’Église anglicane s’interroge de son côté sur la neutralité de genre pour désigner Dieu. Deux organes de l’Église vont se réunir au printemps pour déterminer de nouvelles règles dédiées au culte, et ce, malgré les premières critiques.
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Amen ! Cela avance lentement, mais sûrement. Loin de toute envie de blasphémer, l’Église anglicane a commencé à prendre les devants dans une période où les questions liées au genre sont toujours plus d’actualité. Si Dieu est une figure qui ne possède pas de représentation, Ce dernier est pourtant distingué au masculin. Et l’on peut se demander pourquoi ?
Débattu depuis des dizaines d’années, de nombreux adeptes de la foi chrétienne ont fait entendre leur voix sur le sujet et demandent d’arrêter de qualifier Dieu par « Il », « Lui », et « Notre Père ». Un projet a donc été mis en place pour explorer la question. Les deux commissions chargées de cette mission ont déjà considéré de possibles changements au sein du cadre liturgique selon les informations de Sky News.
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Une demande pour plus d’inclusivité
C’est à la suite d’une réflexion de la révérende Joanna Stobart que le projet a été lancé. Elle souhaitait un « langage plus inclusif » au sein de l’Église d’Angleterre, dont une « manière non-genrée » de faire référence à Dieu.
Les premières critiques n’ont pas tardé à faire surface. C’est le cas pour le révérend Ian Paul, proche de la branche conservatrice. Selon Sky News, il aurait affirmé « que tout changement représenterait un abandon de la doctrine même de l’Église ». Elle ne serait plus « fondée sur les Écritures » aurait-il ajouté. Un porte-parole de l’Église d’Angleterre a d’ailleurs précisé qu’aucun plan n’avait été prévu pour « abolir ou réviser substantiellement les liturgies actuellement autorisées ».
Dieu, plus neutre qu’on ne le croit
Le porte-parole a également avancé que ce sujet évoquait un certain intérêt « au cours des 20 dernières années ». Une vision qui daterait d’ailleurs d’une époque plus lointaine. « Les chrétiens reconnaissent depuis l’Antiquité que Dieu n’est ni un homme ni une femme » rapporte Sky News. Cependant, le porte-parole de l’institution affirme que « la diversité des manières de s’adresser à Dieu et de le décrire que l’on trouve dans les Écritures ne s’est pas toujours reflétée dans notre culte ».
Il est donc prévu que la commission liturgique travaille communément avec la commission Foi et Constitution pour analyser ces interrogations durant les cinq prochaines années.
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