Mort d’Alain Delon : son étonnante demande pour ses funérailles
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Le monde du cinéma fait face à un terrible drame. Ce dimanche 18 août 2024, les trois enfants d’Alain Delon, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien ont publié un communiqué de presse pour annoncer la mort de leur père à l’âge de 88 ans.
Quelques années avant sa mort, il avait fait part d’une étonnante volonté concernant son décès dans les colonnes de Paris Match. Une volonté qui interroge aujourd’hui.
« Je veux mourir » : Alain Delon, c’est la fin
« Je veux mourir » : Alain Delon, c’est la fin
Alain Delon s’en est allé
Ce dimanche 18 août 2024, le cinéma français a perdu l’une de ses figures les plus emblématiques avec la disparition d’Alain Delon, décédé à l’âge de 88 ans dans sa maison de Douchy, entouré de ses trois enfants et de ses proches.
Acteur mythique, dont la carrière s’étend sur près de sept décennies, Alain Delon a incarné des rôles inoubliables qui ont marqué l’histoire du cinéma.
Une enfance difficile
Une belle gueule, des yeux bleus cristallins, des rôles de voyous qui lui collent à la peau, Alain Delon, c’était un peu notre James Dean à la française ! Un tombeur séduisant, qui a toujours eu du talent à revendre. Et s’il ne s’est jamais caché d’avoir un caractère bien trempé, c’est sans doute dû à une blessure du passé qui n’a jamais vraiment cicatrisé.
Le petit Alain naît le 8 novembre 1935 à Sceaux, dans les Hauts-de-Seine de parents issus du monde de la bourgeoisie. Son père, Fabien Delon, est le directeur du cinéma du Régina (situé à Bourg-la-Reine), sa mère, elle, est employée dans une pharmacie. Si la vie de famille paraît bien écrite sur le papier, la réalité est tout autre. Les parents d’Alain, quatre ans, ne s’entendent plus et décident de divorcer.
L’enfant est alors abandonné à une famille d’accueil. Et c’est de mal en pis, le père de famille est un gardien de prison qui ne préserve pas le jeune garçon en lui dévoilant en détail les atrocités que subissent les condamnés au quotidien.
Un traumatisme qui le marque à vie. Il a ensuite passé sa jeunesse dans la pension catholique de Saint-Nicolas d’Igny, dans l’Essonne, où il va accumuler les renvois et les sanctions. Finalement, il retrouvera le foyer familial en retournant vivre avec sa mère et son beau-père, mais le petit Alain en a déjà vu beaucoup trop pour son jeune âge.
Son talent inné pour le cinéma
C’est sa rencontre avec sa petite amie du moment, Brigitte Auber qui va marquer un tournant dans sa carrière. Grâce à elle, il fait la rencontre de Jean-Claude Brialy, acteur et réalisateur français qui l’invite au Festival de Cannes. Il commence alors à fréquenter le milieu sans pour autant exercer le métier d’acteur.
C’est en 1960, que sa carrière va véritablement décoller. Dans le film Plein soleil de René Clément, il décroche le rôle vedette, alors qu’il n’a que 25 ans.
Les plus grands réalisateurs sont alors sous le charme et le veulent dans leurs prochaines grosses productions. Rocco et ses frères (1960), Le Guépard (1963), Mélodie en sous-sol (1963), La Piscine (1968), Borsalino (1974), tout le monde se l’arrache ! Il atteint finalement la reconnaissance du public français en remportant, en 1985, le César du meilleur acteur pour son rôle dans Notre Histoire de Bertrand Blier. Dernièrement, il avait reçu la Palme d’or d’honneur du festival de Cannes.
Un éternel séducteur
S’il enchaînait les films, Alain Delon a aussi connu une multitude de femmes dans sa vie. Nathalie Canova qui lui donne un fils en 1964, la chanteuse Dalida avec qui ils enregistrent le tube Paroles, paroles en 1973, l’actrice Mireille Darc, sans oublier Anne Parillaud et Rosalie Van Breemen qui lui donne également deux enfants.
Et pourtant il y en a une qui a fait tourner bien des têtes, et qui fut de son propre aveu, l’amour de sa vie. Romy Schneider. Une passion aussi belle que tumultueuse.
Alain Delon n’a que 23 ans, lorsqu’il rencontre la belle autrichienne sur le tournage de Christine en 1958. Si au départ les chamailleries prennent le dessus sur une possible attirance, ils finissent par succomber à l’amour.
En mars 1959, ils célèbrent leurs fiançailles sur les bords du lac Lugano. Inséparables, ils jouent de nouveau ensemble dans La Piscine en 1969 et forment alors l’un des plus beaux couples du cinéma. C’est d’ailleurs grâce à Alain Delon que Romy va décrocher son rôle de Sissi l’Impératrice en lui présentant le réalisateur Luchino Visconti.
Finalement, comme toutes idylles mythiques, le couple n’a pas survécu. Mais en grand romantique qu’il est, Alain Delon va quitter Romy Schneider en lui écrivant une lettre de quinze pages, accompagné d’un bouquet de roses.
Il faisait partie de cette génération d’acteurs, aux côtés de Jean-Paul Belmondo, Romy Schneider, et sous la direction de réalisateurs comme René Clément, qui ont forgé le cinéma français du XXe siècle.
Surnommé le Guépard en référence à son rôle légendaire dans le film de Visconti, Alain Delon était aussi un homme au caractère bien trempé, connu pour ses opinions tranchées mais aussi pour son amour viscéral pour les chiens.
L’étonnante demande d’Alain Delon avant sa mort
Pour preuve, lors d’un entretien accordé à Paris Match en 2018, Alain Delon avait confié son souhait de mourir aux côtés de son chien Loubo, un berger belge qu’il chérissait comme un enfant. « C’est mon chien de fin de vie. S’il devait mourir avant moi, je n’en prendrais pas d’autres », avait-il déclaré.
« Si je meurs avant lui, je demanderai au vétérinaire qu’on parte ensemble. Il le piquera afin qu’il meure dans mes bras. Je préfère ça plutôt que de savoir qu’il se laissera mourir sur ma tombe avec tant de souffrances » avait-il déclaré.
Fidèle à lui-même, Alain Delon avait également exprimé un désir peu commun quant à ses dernières volontés : être enterré sur son domaine de Douchy, aux côtés des tombes de ses nombreux chiens. « Aujourd’hui, il y a trente-cinq tombes. Toute ma vie est là, dans ces tombes. Je veux être enterré au milieu de mes bêtes ».
