La Ligue du LOL : cette affaire scandaleuse de cyberharcèlement qui secoue Twitter et les médias français
Depuis trois jours, une sombre affaire de cyberharcèlement agite Twitter et les réseaux sociaux. De nombreuses victimes témoignent et dénoncent les agissements de « la Ligue du LOL » , un groupe créé au début des années 2010, aux prémices de Twitter, regroupant journalistes, communicants, conseillers et autres influents du web. Ce collectif s’amusait à tourner en ridicule d’autres personnalités de la Toile comme des YouTubeurs, des écrivains ou d’autres journalistes. Des membres plus virulents de la Ligue du LOL allaient même jusqu’à harceler, menacer et intimider leurs cibles. Après avoir vécu l’enfer durant plusieurs années, les victimes de ces agissements s’épanchent sur cette Ligue du LOL suite à la parution d’un article de Libération à ce sujet.
J'ai été ciblé et harcelé par la Ligue du lol, il y a huit ans et pendant plusieurs années après. Voici un résumé factuel de ce qui m'est arrivé. Avec les noms.https://t.co/BcwzUjppoZ pic.twitter.com/ouiwIkjbCz
— Matthias Jambon-Puillet (@LeReilly) February 10, 2019
Les membres de la Ligue du LOL lâchés par leurs employeurs
Suite aux révélations des agissements scandaleux des membres de la Ligue du LOL, les témoignages se propagent sur les réseaux sociaux. Après des années passées à subir des intimidations, les victimes du groupe se réjouissent de voir le rapport de force s’inverser. Vincent Glad (ex Grand Journal), créateur de la Ligue du LOL, a été mis à pied à titre conservatoire par Libération, tout comme Alexandre Hervaud, chef du service web dans le même journal. D’autres membres de ce groupe travaillant dans le monde des médias ou de la publicité comme David Doucet (rédacteur en chef des Inrocks), Stephen des Aulnois, Guillaume Ledit ou Guilhem Malissien ont été suspendus ou mis à pied par leurs employeurs.
La direction de Libération a annoncé la mise à pied "à titre conservatoire" de ses journalistes Alexandre Hervaud et Vincent Glad dont les noms apparaissent dans une affaire de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux #AFP #LigueDuLOL
— Agence France-Presse (@afpfr) February 11, 2019
Au gouvernement, cette affaire de la Ligue du LOL est prise très au sérieux
Devant la multiplicité des témoignages aberrants faisant état de cyberharcèlement, le gouvernement réagit. Mounir Mahjoubi, invité chez BFM, a livré le fond de sa pensée sur ce collectif : « Cette Ligue du LOL, c’est l’histoire de loosers, des mecs qui se gargarisaient de pouvoir se moquer d’autres personnes. Sauf que ces moqueries ont eu un impact dans le réel. Les victimes de cyberharcelement doivent pouvoir s’exprimer, et eux, j’espère qu’ils ont honte. » Marlène Schiappa a quant à elle, tenu à apporter son soutien et sa solidarité « aux blogueuses et journalistes qui ont eu à subir le harcèlement sexiste de la Ligue du LOL » .
Oui, pour beaucoup d’entres eux, ils ont été des lâches et des harceleurs. Et j’ai invité les victimes à rendre public les faits, même prescrits, et pour ceux non prescrits à déposer plainte. Ils doivent rendre compte de leurs actions.
— Mounir Mahjoubi (@mounir) February 10, 2019
Les rédactions de Vice et du HuffPost touchées par des révélations similaires
En marge des révélations sur les agissements de la Ligue du LOL, les journaux L’Express et Libération ont enquêté sur des cas de discussions privées sexistes sur des outils de communication professionnels dans les rédactions de Vice et du HuffPost. Sur les groupes privés « Les Darons » et « Radio Bière-Foot » , les hommes se moquaient de leurs collègues femmes et de certaines stagiaires en utilisant des termes parfois douteux. Trois journalistes du Huffington Post ont ainsi été licenciés en fin d’année dernière révèle Libération.
A la une de «Libé» ce mardi
Ligue du LOL : les médias à l'heure des compteshttps://t.co/9ShLakQWYM pic.twitter.com/AIPaAJ9jCV
— Libération (@libe) February 11, 2019