Le héros italien de la résistance était en fait un collabo nazi !
CE QU’ON CROYAIT
Surnommé le « Schindler » italien, Giovanni Palatucci était en fait un collaborateur fasciste à la solde des nazis. Ce policier passait pour avoir sauvé d’un sort funeste près de 5 000 juifs dans la ville de Fiume (aujourd’hui Rijeka, en Croatie) grâce à la fabrication de faux-papiers, en leur fournissant une aide pécuniaire et alimentaires, ou en les avertissant si une rafle se préparait. Il est mort à Dachau en février 1945, les nazis l’ayant déporté après l’avoir soupçonné d’être en contact avec les forces britanniques alliées.
Il a reçu le titre de « Juste parmi les nations« , la plus haute distinction honorifique délivrée par l’État d’Israël à des civils, décernée aux non-juifs ayant « mis leur vie en danger pour sauver des Juifs » durant l’Holocauste. Giovanni Palatucci a ensuite été déclaré « martyr » par le pape Jean-Paul II, la première étape sur la voie de la béatification (vénération publique d’une personne ayant pratiqué les valeurs chrétiennes de manière exemplaire, voire héroïque, qui donne au reste des croyants un exemple de la vie à mener en tant que bon chrétien).
MAIS EN FAIT…
Seulement voilà, Giovanni Palatucci n’était en fait ni un Juste, ni un Bienheureux. C’était un collabo ! Des historiens ont fouillé dans les archives de la ville de Rijeka et ont étudié près de 700 documents ne laissant pas de doute sur la vraie personnalité du « Schindler » italien. Les conclusions rendues par le Centre Primo-Levi de New York sont accablantes : « Giovanni Palatucci n’a jamais été chef de la police de Fiume. Il n’y avait pas 5 000 juifs à Fiume en 1943, la région en fait en comptait à peine plus de 500, dont 80 % ont fini à Auschwitz » écrit Natalia Indrimi, la directrice du Centre, dans un courrier daté du 7 juin.
« C‘était un exécuteur enthousisaste de la loi raciale, et après avoir prêté serment à la république sociale de Mussolini, il a collaboré avec les nazis. […] C’était l’un des nombreux employés du gouvernement qui travaillaient dans la machine de persécution, comme si c’était n’importe quel autre travail. » ajoute-t-elle. Et on ne s’en rend compte que 67ans plus tard ! Le musée de l’Holocauste à Washington a donc vite annoncé qu’il avait retiré le collabo italien de son site internet et allait également le retirer d’une exposition en cours…
PARCE QUE DACHAU, C’ÉTAIT ÇA
LE COMBLE
L’Italie, qui s’était allègrement servie de cette « figure » de la résistance pour redorer son image de fasciste collaborationniste sous le régime de Mussolini, a donné le nom de Giovanni Palatucci a des dizaines de places, de rues et de promenades, dont la dernière a été inaugurée il y a une semaine à peine… Il était temps d’ouvrir les yeux les gars !
Mais comment les chercheurs se sont-ils aperçu de la supercherie ? Ils avaient en fait des doutes depuis plusieurs années, car le gouvernement italien lui-même disait n’avoir aucune trace, aucune preuve, de ces faits jusqu’en 1986. Ça nous rappelle le passé nazi de l’acteur qui incarnait Derrick, ancien de la Waffen SS…
source : Le Monde, Le Huffington Post, Le Nouvel Obs