L’Assemblée Nationale adopte la PMA pour toutes
La loi est passée: toutes les femmes pourront désormais bénéficier de la PMA remboursée par la Sécu. Les députés ont validé l’article 1 du projet de loi bioéthique par 66 voix contre 27 et 3 abstentions.
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La PMA désormais accessible à toutes les femmes
Depuis mardi soir les députés mènent un débat passionné concernant la PMA. Et finalement, mercredi 29 juillet dans la soirée, des applaudissements nourris retentissent dans le bâtiment mythique. L’article 1 de la loi bioéthique a été adopté en deuxième relecture, malgré les vives oppositions de la droite. Auparavant la PMA, qui permet de concevoir un enfant au moyen de différentes techniques médicales, n’était autorisée que pour les couples hétérosexuels. Cependant, lors de sa campagne pour les présidentielles, Emmanuel Macron avait provoqué une vive émotion. En effet, il souhaitait que la PMA s’étende aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. Il voulait également que le processus soit remboursé par la Sécurité Sociale.
C’est d’ailleurs une version quasiment identique à celle de la première relecture qui a été adoptée par l’Assemblée Nationale, petite victoire pour le gouvernement. Malgré l’adoption de l’article phare de la loi bioéthique, deux autres amendements ont été révoqués.
Certaines motions mises de côté
Ainsi l’Assemblée Nationale a rejeté l’appariement (technique visant à rechercher un donneur aux caractéristiques proches du ou des parents). Cette pratique, bien que largement répandue, a été jugée contraire « l’esprit » du texte, comme le rapporte Têtu. Afin de justifier leur décision, les députés de LR ont dénoncé « la création d’orphelins de père » et le risque de « marchandisation de la procréation ». Ils ont également réussi à faire voter une un amendement précisant que les membres du couple doivent être « deux » afin d’éviter que les « couples à trois » accèdent à la PMA.
Il en est de même pour PMA post mortem qui a elle aussi été rejetée par l’Assemblée. Certains députés défendaient une PMA post mortem qui se limiterait aux embryons déjà conçus. Mais cette motion n’a pas plu aux autres qui l’ont massivement rejetée. Les premiers ont estimé qu’il était « paradoxal » d’autoriser à une femme seule d’avoir recours à la PMA mais de ne pas en autoriser une autre à poursuivre le processus après le décès du/de la conjoint(e). Pour sa part, Frédéric Vidal a un avis radicalement différent: « Le décès d’un membre du couple détruit le projet tel qu’il a été imaginé et pensé » a-t-il affirmé.
Face à l’adoption de cette nouvelle loi, le parti majoritaire LREM affiche de nouvelles divisions au sein d’une majorité déjà jugée fragile.
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