L’ambiance du stade olympique oppressante ? Les athlètes français balancent
La compétition n’a pas été de tout repos pour les athlètes français. Ce, pour une raison bien précise sur laquelle revient Pierre-Ambroise Bosse.
Le public français en délire : le ressenti des athlètes
À peine entrés sur le stade, ils entendent la clameur des spectateurs français. Des spectateurs bruyants, fiers et pleins d’espoir. Et ils ne s’en cachent pas. Ainsi, à chaque fois qu’un athlète tricolore est annoncé, le public est déchaîné. Ils veulent voir briller ces athlètes qui jouent à domicile pour la première et dernière fois.
Mais il semble que le trop-plein de ferveur a eu raison de leurs performances. C’est en tout cas ce qu’ont confié plusieurs athlètes après coup, expliquant qu’ils se sont laissés emporter, voire déborder par l’engouement émanant des gradins. D’autres ont décidé de s’en couper, préférant se mettre dans une bulle, ce qui ne les a finalement desservis.
Un phénomène que l’athlète Mélina Robert-Michon s’explique aisément avec le recul. « J’ai essayé de protéger du bruit, de l’ambiance et tout ça. Je pense finalement que je m’en suis trop coupée, je n’ai pas pu me faire porter par ça », confie-t-elle. Résultat, elle a fini à la 12ᵉ place, performant bien en deçà de son niveau.
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Des performances peu satisfaisantes en athlétisme
Arrivé en 4ᵉ position aux Jeux de Rio (2016), Pierre-Ambroise Bosse a également sa théorie. « On arrive dans le stade, ça met des frissons, c’est une dinguerie. On voit bien que certains ne sont pas prêts. Si j’avais fait mes premiers Jeux ici à 20 ans, j’aurais eu peur. Certains ont les jambes coupées, ne sont pas à leur niveau. Ils doivent absolument réagir, avec des préparateurs mentaux, se réunir avec les entraîneurs », explique-t-il au micro de l’AFP.
Il décrit la baisse de moral qui s’ensuit. Les athlètes qui n’osent même plus se saluer quand ils se croisent au village olympique et qui finissent par s’isoler. Une description qui peut coller avec ce qu’ont ressenti les spécialistes de l’athlétisme, qui n’ont pas brillé par leurs performances à Jeux de Paris 2024.
« J’ai extrêmement honte de ma performance, je me suis fait happer par l’événement, j’ai vécu un enfer », confie le perchiste Thibaut Collet. « Les gens veulent juste nous encourager, mais parfois on peut se sentir un peu oppressé dans ce petit couloir que représente une ligne athlé », analyse encore Wilfried Happio, qui a couru le 400 m haies. Même son de cloche pour Hilary Kpatcha, qui avoue s’être « méfiée du public ». « Le public te pousse, te pousse, ça devient compliqué… J’étais sur la retenue en fait », avoue l’athlète qui a concouru pour le saut en longueur.
La compétition terminée, il est temps pour les athlètes de se recentrer. Car les rencontres à venir exigent d’eux qu’ils se montrent à la hauteur.