« I was 6, c’était mon père, I was 8, c’était le fils de ma belle-mère. I was 12, c’était le mari de ma sœur » : Quand les victimes de viols et d’attouchements sexuels prennent la parole sur Twitter
« I was », voici la dernière tendance que l’on retrouve sur Twitter. Et comme souvent sur ce réseau social, cette tendance n’est pas joyeuse. Sur ces quelques mots se rejoignent de nombreuses victimes de viols ou attouchements sexuels. Et les témoignages font froids dans le dos. Car oui en 2020, il faut en parler et la honte doit changer de camp. La honte n’est jamais du côté de la victime. Et celle-ci ne l’a JAMAIS cherché non plus.
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Les victimes de viols prennent la parole sur Twitter
Depuis ce mercredi 3 juin, une nouvelle tendance envahi Twitter : I was. Mais qu’est ce que c’est ? Ces deux mots sont toujours suivis d’un chiffre ou d’un nombre, représentant en fait un âge. Les victimes de viols ou attouchements sexuels tweetent alors leur âge au moment des faits. Par exemple, « I was 7 », pour « J’avais 7 ans ». Rappelons, avant la suite de cet article, que ce n’est jamais la faute de la victime, et ce peu importe sa tenue.
Plus d’un viol sur deux est un acte de pédophilie
En France, 57% des viols sont subis par des mineurs. Un chiffre considérable qui se retrouve dans cette tendance. « I was 3, c’était une après midi où tout le monde faisait la sieste et ma mère était a l’école. Lui c’est un cousin de mes tantes et il avait 16-17 ans » témoigne une internaute. « I was 7, quand j’ai essayé d’en parler autour de moi, on m’a traité de pute. J’étais une pu** de 7 ans qui avait provoqué un adulte pour me violer. » raconte une autre internaute. Et très souvent, ces viols commis sur des mineurs sont faits par des proches.
Dans 91% des cas, la victime connait son agresseur
En France, on estime environ à 9 fois sur 10, les cas où la victime connait son agresseur. Alors oublions le cliché du pédophile devant les écoles ou de la camionnette, et ouvrons les yeux sur nos proches. « I was 6, c’était mon père, I was 8, c’était le fils de ma belle-mère. I was 12, c’était le mari de ma sœur. Non je n’ai pas honte et je n’aurais jamais honte » explique cette jeune femme. « I was 18 ans quand un de mes cousins m’a violer et ma mere n’a rien dit parce que sinon sa diviserais la famille » détaille une autre internaute.
« I was 15 ,16, 17, 18, 19, 20 ,21. Comment je peux dire. La personne qui m’a mise au monde. M’as touché plusieurs fois. Devant et derrière. Alors que je disais non et arrête a chaque fois. Elle recommençait en disant ‘je suis ta mère, c’est moi qui t’ai mise au monde je peux toucher‘ » dévoile lugubrement une jeune femme de 22 ans.
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Le viol conjugal, une pratique encore trop inconnue
Une pratique que l’on retrouve également beaucoup chez les couples. Et ceci porte un nom : il s’agit du viol conjugal. Un(e) Français(e) sur six considère qu’il ne peut y avoir de viol au sein d’un couple. Hors un non, reste un non dans tous les cas. En France, on estime près d’un viol sur deux commis par un conjoint ou un ancien conjoint.
Une parole pour se libérer
Quelques mots qui ne trouveront pas forcément de sens aux yeux de tous, mais qui aident les victimes. Car celles-ci n’ont aucune honte à avoir. La honte doit être seulement du côté de l’agresseur. « En faisant mon ‘I was’, j’ai réalisé que je n’étais pas la seule. Que nous étions beaucoup trop, et souvent incompris par nos proches. Tout ce que je peux dire, c’est que nous ne sommes pas responsables, et que d’en parler peut en libérer certains. N’ayez ni honte, ni peur. » explique une jeune femme.
« I was 11/12. i was 15. i was 16. i was 17. 3 agressions, 1 viol. Je n’ai pas à avoir honte de le dire, ils doivent avoir honte à en mourir de ce qu’ils ont fait. Je n’ai plus peur maintenant, je ne me cacherai plus, vous avez volé une partie de moi, de ma vie, mais c’est fini. » raconte une autre internaute. Rappelons qu’en France, le viol est puni de 15 ans de prison, mais seulement 1% des agresseurs seront inquiétés par la justice. Et parmi les 99% restants, certains sont récompensés aux Césars.
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