Gilets jaunes : une fresque géante en hommage au mouvement et à Christophe Dettinger en plein Paris
Les habitants de la rue d’Aubervilliers, frontière entre le XVIIIe et le XIXe arrondissement de Paris, font face aux Gilets jaunes. Les artistes du collectif Black Lines, spécialisé dans le street-art, ont envahi la rue, dimanche, pour réaliser une fresque de 300 mètres de long en hommage au mouvement des Gilets jaunes. Une trentaine d’oeuvres sont ainsi juxtaposées sur un mur le long des rails menant vers la Gare de l’Est. On reconnaît notamment deux portraits géants de Christophe Dettinger, l’ancien champion de France de boxe qui avait frappé des CRS au visage en marge de l’acte 8 de mobilisation début janvier.
Une fresque hommage aux Gilets jaunes
Le collectif Black Lines est un mouvement qui se définit comme « artistique et révolutionnaire » . Il invite régulièrement des street-artistes et leur laisse carte blanche pour évoquer un sujet d’actualité. « Cette fresque s’appelle “Hiver jaune” , c’est une sorte de mythologie avec tous ses personnages emblématiques, témoigne Itvan Kebadian, membre de Black Lines, pour 20 minutes. On retrouve des policiers et des manifestants anonymes, des caricatures de Macron et du Premier ministre, une Marianne cassée et le boxeur Christophe Dettinger. »
Un mur spécialement dédié aux graffitis
Si cette fresque est critiquée par certains qui lui reprochent de glorifier les actes condamnables de Christophe Dettinger, quelques passants viennent observer cette critique sociale en plein Paris. Ce mur de la rue d’Aubervilliers est un espace autorisé pour le street-art et les graffitis. Toutefois, cette fresque laisse le maire PS du XVIIIe arrondissement, Eric Lejoindre, dubitatif. « Le street-art a vocation à se saisir de l’actualité. On n’est pas sur une phrase antisémite ou insultante, indique-t-il au Parisien. Reste à voir si on est dans l’art ou non. Je vais me rendre sur place pour regarder cette œuvre dans son ensemble. Mais cela s’est fait sans nous consulter, car on n’aurait pas souhaité afficher Christophe Dettinger ainsi. » Début janvier, l’artiste PBoy avait utilisé un pan de mur de la rue d’Aubervilliers pour réinterpréter le fameux tableau de Delacroix « La liberté guidant le peuple » version Gilets jaunes.