Ferrero Rocher : des enfants de 6 ans récoltent les noisettes de ces fameux chocolats en Turquie
Un groupe d’activistes défenseurs des Droits de l’homme a tiré la sonnette d’alarme en découvrant que le nom de Ferrero figurait dans la liste des clients d’agriculteurs turcs peu scrupuleux, qui font travailler des enfants. Le rapport indique que cette exploitation agricole fait appel à des enfants de 6 ans pour récolter les noisettes. Ces noisettes sont ensuite achetées par Ferrero, qui les utilise pour fabriquer ses Ferrero Rocher.
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Une organisation découvre que des enfants de 6 ans récoltent des noisettes en Turquie
En Turquie, il y aurait 11 300 enfants de 6 à 14 ans qui travaillent dans le secteur agricole. En tout, il y aurait 900 000 mineurs qui travaillent dans tout le pays. Le travail des mineurs n’est pas illégal, pour peu qu’il soit extrêmement bien réglementé. Les rapports d’experts indiquent que malheureusement, si les entreprises font appel à des enfants, c’est justement pour pouvoir les exploiter. C’est souvent le cas pour les travailleurs qui sont employés dans des immenses exploitations agricoles, pour y récolter des noix ou des noisettes.
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Ferrero va changer de fournisseur si l’enquête révèle le travail d’enfants
Une association a été alertée par le cas d’une exploitation agricole qui fait travailler des enfants de six ans pour récolter des noisettes. Ces noisettes sont notamment achetées par le géant italien Ferrero, pour les utiliser comme ingrédient essentiel de leurs chocolats festifs, les Ferrero Rocher. WeMove Europe a supplié Ferrero « de militer pour le commerce équitable des noisettes en Turquie, de s’assurer que les travailleurs reçoivent un salaire décent et d’éradiquer le travail des enfants chez ce fournisseur ». Ferrero a immédiatement répondu à la polémique, indiquant qu’ils allaient « immédiatement contacter le fournisseur et voir les conditions », qui doivent être en accord avec leur « strict code » éthique qu’ils ont mis au point d’honneur à respecter dans l’entreprise.
Ferrero peut-il lutter contre le travail des enfants ?
Le problème est bien plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, la Turquie produit 70% des noisettes de la planète et Ferrero achète un tiers des noisettes mondiales pour ses produits. Vous avez bien lu : un tiers ! Ferrero ne peut donc pas renoncer à collaborer avec la Turquie. Un porte-parole de la firme italienne explique : « La complexité de la chaîne d’approvisionnement des noisettes est telle qu’elles ne peuvent être transformées par un seul acteur.La coopération avec ces acteurs est absolument essentielle pour s’attaquer au problème du travail des enfants »
Il y a quelques mois, la BBC révélait que Ferrero était incapable de garantir que des enfants n’avaient pas travaillé dans la chaine de production de ses produits. Ferrero dit avoir pour objectif 100 % de traçabilité de ses noisettes d’ici 2020 alors que seules 49 % de ses noisettes sont traçables aujourd’hui.
Mais comme l’explique Giulio Carini de WeMove Europe, pour obtenir le changement des conditions de travail, Ferrero devrait vendre plus cher ses produits. Et le consommateur est-il prêt à payer ses Ferrero plus cher ?
Et si la balle était aussi dans le camp du consommateur ?
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Source : The Guardian / Crédits : We Move Europe