Féminicide : un homme condamné à 20 ans de prison pour avoir brûlé sa femme devant leur fille de 7 ans
Un homme a été condamné mercredi à Nanterre pour avoir brulé vive sa compagne. Leur fille de 7 ans à l’époque des faits a été témoin de la scène et a livré un message bouleversant dans son journal intime.
La cour d’assises des Hauts-de-Seine a rendu son verdict mercredi 15 janvier. La justice a condamné Christophe Jallageas, 42 ans, à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir brûlé sa femme en septembre 2017, rapporte Ouest-France. Un crime « odieux » qui s’était déroulé sous les yeux de leur fille de 7 ans.
« Papa était fou furieux vu que maman avait trouvé un autre amoureux« , avait raconté la petite fille aux enquêteurs pendant une audition. Des propos enregistrés et diffusés pendant le procès de son père. Pendant cet échange, elle décrit précisément la scène qui s’est déroulée dans le salon de leur appartement à Plessis-Robinson.
Sa mère au sol en train de recevoir au visage des coups de poing de son mari… « Je vais te tuer » , a-t-elle entendu de la bouche de son père. « j’ai dit ‘arrête’ à mon papa » , lui « voulait pas » . Il est parti chercher « une bouteille de gaz jaune », puis, « il l’a renversée, comme ça sur maman » , explique-t-elle en montrant les gestes.
« Après, il y avait le feu chez moi, et maman est morte » . Grâce à l’intervention des voisins qui ont défoncé la porte après avoir entendu « hurler à la mort » et vu la fumée, elle a pu être sauvée des flammes.
Un an après la mort de sa mère, la petite fille a écrit dans son journal intime « Maman j’ai fait de mon mieux pour pas que Papa te tue » et a signé « La fille d’un meurtrier » . Aujourd’hui âgée de 9 ans, elle vit désormais chez sa tante.
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« C’est un acte fou mais un homme normal » , selon la défense du condamné
Selon la défense du condamné, Christophe Jallageas n’est pas un « monstre » .« C’est un acte fou mais un homme normal » , a plaidé sa défense.
L’expert psychiatre l’a quant à lui défini comme un homme ayant une personnalité « classique » des auteurs de féminicides avec une fragilité narcissique, une forte dépendance affective à l’autre, une possessivité exacerbée et une peur panique qu’on l’abandonne.
Tout au long de son procès, Christophe Jallageas a maintenant sa version des faits. Il n’aurait jamais voulu tuer sa femme Ghyslaine, 34 ans à l’époque, mais tout au plus lui « faire peur » . Il n’aurait pas supporté que sa femme, qui était « tout » pour lui, le quitte. « J’ai pété un plomb » , a-t-il dit.
« J’ai tenté de me suicider et c’est tombé sur Ghylaine qui ne s’en est pas sortie » , a-t-il expliqué aux jurés.
D’après ses dires, sa compagne n’aurait reçu que des « éclaboussures » d’essence. Pourtant, elle a pris feu « en une seconde » et a été « brûlée à 92% » , a affirmé l’avocate générale. Son soutien-gorge était « imbibé d’essence » , a-t-elle ajouté.