Enlèvement de Santiago : Cet appel du procureur de la République aux parents
Santiago étant encore introuvable, le procureur de la République de Bobigny lance un appel aux parents.
Enlèvement de Santiago : le procureur de Bobigny prend la parole
L’enlèvement de Santiago est au cœur de toutes les discussions. Grand prématuré, le nourrisson a passé 17 jours dans une maternité d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) avant d’être enlevé par ses parents. Un kidnapping qui est d’abord passé inaperçu auprès du personnel de l’hôpital, les parents âgés de 23 et 25 ans ayant réussi à tromper leur vigilance.
Quand ils se rendent compte de son absence, il est trop tard. Aussitôt, médecins et infirmières préviennent les forces de l’ordre. Il faut dire que les prématurés nécessitent des soins continus et une vigilance accrue. C’est pourquoi Eric Mathais, procureur de la République de Bobigny, a lancé un appel aux deux jeunes gens. L’objectif : les convaincre de ramener Santiago dans un hôpital afin de reprendre les soins et lui éviter la mort.
« Le nourrisson devait notamment être réchauffé par une couveuse sous monitoring », explique-t-il à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue ce 24 octobre. Il était également équipé d’une « sonde gastrique » pour son alimentation, « un lait pour prématurés spécifique », indique-t-il encore.
Les motivations des parents
Cette conférence est l’occasion pour le procureur d’évoquer les mesures mises en place pour retrouver le nourrisson. Ainsi, il assure que « des réquisitions de mandat d’arrêt sont prises pour permettre l’émission d’un mandat d’arrêt européen et une diffusion plus large aux fins d’arrestation par Interpol ».
Vient ensuite le moment d’évoquer les parents. Quelles-sont leurs motivations ? « Nous avons peu d’éléments sur les motivations des parents » reconnaît-il. « Selon les informations recueillies, la nécessité d’une prise en charge médicale » était « comprise et acceptée par les parents ». Comme l’indique Eric Mathais, ceux-ci « n’étaient pas en opposition avec les soins ».
« Contrairement à ce qui a pu être dit, au moment de l’enlèvement, les parents étaient encore titulaires de l’autorité parentale« . En effet, « aucun signalement n’avait été transmis au titre de l’enfance en danger ». Néanmoins, « les parents ont eu un entretien avec une équipe pluridisciplinaire de l’hôpital ». Une entrevue qui a pu activer la crainte qu’on ne leur enlève leur fils.
Profil des parents, complices, recherches…
Âgés de 23 et 25 ans, le père et la mère de Santiago ne sont pas inconnus des services de police. Le premier a été condamné à trois reprises pour de multiples vols et usages de stupéfiants, la seconde, décrite comme une toxicomane, a été condamné trois fois pour vol.
Peu après l’enlèvement, la voiture des parents a été retrouvée en Belgique. Leur présence a été confirmée dans une « chambre d’hôtel de Mons », ville située à la frontière belge. Perquisitionnée par les forces de l’ordre, elle donne peu d’indications. On sait seulement qu’elle a « visiblement été occupée une partie de la nuit par les parents et possiblement Santiago ».
En parallèle, cinq personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’affaire. Deux femmes et trois hommes âgés de 16 à 29 ans qui ont été présentés devant un juge d’instruction « en vue d’une mise en examen » pour complicité. Pour l’heure, les forces de l’ordre ne sont pas parvenues à localiser le nourrisson et ses parents. Les recherches se poursuivent.