En Allemagne, les hommes frappent des femmes avec une corne pour Noël : la tradition interdite
Les internautes ont récemment pris connaissance d’une tradition sexiste et extrêmement violente originaire d’Allemagne.
Une tradition qui remonte au 19ᵉ siècle
L’île de Borkum avait un secret bien gardé. Depuis 1830, les hommes de cette île allemande située en mer du Nord s’adonnent à une horrible tradition. Portée à la connaissance du grand public il y a quelques semaines, elle a entraîné colère et incompréhension.
Pour cause, les images d’un documentaire diffusé par le média Panorama laissent sans voix. On y voit des hommes déguisés en monstres chasser puis battre des femmes sous les acclamations de centaines de personnes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, celles-ci datent de 2023 et non du siècle dernier…
De quoi déclencher des réactions indignées chez les internautes, les associations et collectifs qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles. Comment une telle tradition a-t-elle pu résister aux années, ce malgré les nombreux spots de prévention et l’évolution des mœurs ?
Les habitants de l’île appelés à la discrétion
Baptisé Klaassohm, le festival est organisé par le Borkum Lads Club. Un groupe uniquement composé d’hommes qui se font un devoir d’entretenir et de perpétuer cette tradition. Ainsi, chaque année, ils choisissent six hommes célibataires dont au moins le père ou la mère est originaire de l’île. Ceux-ci passent ensuite des costumes de monstres et se mettent en chasse sous les regards fiévreux du public.
D’autres hommes ont des rôles d’attrapeurs et sont chargés de retenir les femmes jusqu’à ce qu’un des six monstres vienne à sa rencontre. Selon les informations de Panorama, les femmes n’avaient pas d’autres choix que de se plier à la tradition, au risque d’être ostracisées. C’est donc à contrecœur que beaucoup se laissent faire, les larmes aux yeux et les lèvres serrées.
En compensation, elles se voient offrir du pain d’épices. Un maigre lot de consolation après un tel déchaînement de violence. Violence qui est normalisée aux yeux des enfants qui sont évidemment autorisés à assister aux « festivités ».
Les autorités montent au créneau
Face à la viralité du documentaire, les autorités tapent du poing sur la table. Il faut dire que jusqu’ici le Borkum Lads Club faisait son possible pour faire du festival un événement confidentiel. Ainsi, les participants et les gens de l’île étaient invités à ne pas diffuser les photos et vidéos de cette journée, au risque de la voir disparaître. Ce qu’ils ont fait.
Face aux réactions indignées, les organisateurs se sont vus obligés de s’excuser et ont assuré qu’ils « se distançaient de toute forme de violence à l’égard des femmes ». La secrétaire aux affaires sociales de Basse-Saxe a pour sa part déclaré que les femmes qui le souhaitent pouvaient se soumettre à telles traditions, mais que celles qui ne le veulent pas devaient voir leur requête respectée.
Si le maire de Borkum s’est empressé de pointer du doigt l’enquête de Panorama, les images parlent d’elles-mêmes. En effet, certaines femmes interrogées à visage couvert ont confié avoir présenté des bleus même plusieurs jours après l’événement. L’une d’elle a raconté avoir dû se débattre face à trois hommes qu’elle connaissait et qui tentaient de l’emmener dans une camionnette. Elle était finalement parvenue à se dégager en frappant un des assaillants au visage. Ce qui lui avait valu le surnom de « vache folle », indique Brut.