Dutroux : sa lettre vue par le père d’une victime
L’affaire Dutroux n’en finira jamais. Comme nous vous en parlions dans cet article, le monstre belge est en passe d’écrire une lettre d’apaisement pour ses victimes et leurs parents.
Dutroux : Gino Russo en colère
Gino Russo sort du silence. Et il est en colère. C’est le père de la petite Mélissa, morte sous l’horreur.
Samedi, dans un message intitulé le mystère de la lettre, sur Facebook, il a expliqué pourquoi Bruno Dayez, l’avocat de Dutroux, ne revient qu’aujourd’hui sur cette lettre. Rappelons qu’elle a été coécrite par Marc Dutroux et son avocat lui-même.
« Pourquoi aujourd’hui trois mois plus tard cette lettre n’est toujours pas arrivée aux destinataires ? Peut-être la faute à Benjamin Herman qui a obligé le duo Dayez-Dutroux à déplacer de trois mois l’expédition de leur lettre ? Pour rappel : le 29 mai dernier, Benjamin Herman, en congé pénitentiaire, tue trois personnes dont deux policiers. 3 000 personnes se rassemblent pour une Marche Blanche à Liège le dimanche 3 juin. J’étais présent. L’envoi de la lettre serait sans doute tombé fort mal à propos dans ces circonstances … »
Porter plainte pour harcèlement
Depuis 1995, le papa de Mélissa doit survivre sans sa fille. En 22 ans, le combat contre Dutroux n’a jamais cessé. Nous ne pouvons même pas imaginer la douleur de ces parents. 4 fillettes mortes et deux victimes séquestrées et violées. Et pourtant, 22 ans plus tard, le harcèlement continue. Un harcèlement judiciaire qui n’en fini pas. Une double peine. Du harcèlement moral à l’égard des victimes « Ne devons nous pas porter plainte ? ».Mais il se ravise, pour une raison simple : « Quel est l’avocat qui va attaquer son collègue en justice ?« . Espérons que cela sonne comme un appel !
G. Russo avait écrit, en février dernier, au bâtonnier de Bruxelles :
« Une des missions de la personne à la tête de l’Ordre des avocats est de recevoir et d’examiner les plaintes contre les avocats afin de décider, le cas échéant, de saisir le conseil de discipline« . « Pour le bâtonnier Sculier, Bruno Dayez respectait bien le Code de déontologie de l’avocat dans la manière de défendre son client. »
Et pourtant, comme le rappelle Gino Russo dans sa lettre …
« L’avocat est tenu des devoirs suivants : la dignité, la probité et la délicatesse qui font la base de la profession et en garantissent un exercice adéquat ; la loyauté tant à l’égard du client qu’à l’égard de l’adversaire, des tribunaux et des tiers »
(article 1.2 (d) et (e) du Code de déontologie de l’avocat.
Dutroux pourrait-il sortir ?
Répondons simplement : si, bien-sûr, personne ne souhaite le voir sortir, son avocat s’y emploi. Estimant que, « Désormais, 22 ans se sont écoulés, pas mal d’eau a coulé sous les ponts« .
Bien qu’une clause empêche toute libération anticipée, l’objectif de son avocat est de proposer une sortie conditionnelle avant 2021. Dutroux a aujourd’hui 61 ans. Sa femme, elle, est déjà sortie.
Pour espérer être libéré sous surveillance, il faut remplir 4 critères :
– Le détenu doit afficher la volonté de s’amender
– Indemniser ses victimes
– Reconnaître les faits
– Avancer un projet de réinsertion
Nous comprenons donc, à la lumière de ces critères, tout l’intérêt de la fameuse lettre …