Vers la fin du droit à l’avortement aux Etats-Unis ?
Le sujet de l’avortement suscite de nombreuses controverses depuis plusieurs années, et c’est une véritable bombe que vient de lâcher le média Politico. En effet, ce dernier révèle que la Cour Suprême des Etats-Unis envisagerait d’annuler l’arrêt reconnaissant le droit à l’avortement. Une mesure qui risque de faire jaser…
Etats-Unis : vers une annulation du droit à l’avortement ?
Le droit à l’avortement en péril. Ce lundi 2 mai 2022, après une fuite de documents confidentiels, le site Politico a révélé l’existence d’un « avant-projet » de la Cour Suprême qui envisagerait de supprimer le droit à l’avortement. En d’autres termes, elle se prononcerait pour l’annulation de l’arrêt plus connu sous le nom de Roe vs Wade, jurisprudence de 1973. « Nous estimons que Roe v. Wade doit être annulé », est-il inscrit dans ce document rédigé par le juge conservateur Samuel Alito. « La conclusion inéluctable est que le droit à l’avortement n’est pas profondément enraciné dans l’Histoire et les traditions de la Nation », ajoute-t-il.
Si cette conclusion venait à être retenue, la situation reviendrait alors à celle d’avant 1973 aux Etats-Unis, où chaque Etat était libre ou non d’interdire les avortements. Plusieurs d’entre eux pourraient donc bannir cette procédure dans les prochains mois, notamment dans le sud du pays. Certains Etats ont d’ailleurs déjà restreint l’accès à l’avortement, à l’image du Texas, où une femme a été inculpée de meurtre après avoir réalisé cette pratique.
« L’une des décisions les plus graves et les plus préjudiciables »
Ces révélations ont fait l’effet d’une bombe outre-Atlantique. Plusieurs personnalités politiques des Etats-Unis sont en effet montées au créneau sur les réseaux sociaux. « Le vote des juges nommés par les Républicains en faveur de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade serait considéré comme une abomination, l’une des décisions les plus graves et les plus préjudiciables de l’histoire moderne », a par exemple déploré Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des Représentants. De son côté, Hillary Clinton a regretté une décision qui est « une attaque directe contre la dignité, les droits et la vie des femmes, sans parler de décennies de droit établi ».
Les disparités sur le sujet sont très nombreuses à l’international. En France, l’Assemblée nationale a adopté il y a quelques mois l’allongement du délai légal d’accès à l’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse.