Donner son corps à la science : quand les cadavres se numérisent
« Donner son corps à la science ». Un sujet pas très gai mais nous devons parler. Chaque année, en France, 2500 à 3000 personnes font don de leur corps à la science. Mais cela est-il, à l’ère du numérique, vraiment utile ?
Donner son corps pour l’avenir de la médecine
Et oui, nos futurs médecins doivent s’entraîner sur des corps avant de passer à la réalité d’un bloc opératoire. Et, même si cela peut sembler assez déroutant d’imaginer qu’un de nos proche opte pour cette fin, ce n’est pas dans des livres qu’on peut apprendre la subtilité de l’anatomie.
Assez logique, donc. Sauf que comme le rapporte le National Geographic, de nombreux établissements ont déjà opté pour des cadavres numériques.
Et les raisons sont nombreuses. La première, c’est qu’avec un corps digital, on peut se tromper. De quoi s’entraîner jusqu’à l’obtention d’un résultat parfait. Mais la seconde raison, financière, n’est pas des moindres.
« Construire un laboratoire en adéquation avec les règles gouvernementales coûterait 10 millions de dollars. Une table digitale en coûte 70 000″ explique Jeffrey Fahl, directeur d’anatomie de l’Université du Nevada.
Des corps en 3D grâce à un seul corps
Bon, on l’aura compris, désormais, les étudiants en médecine s’exercent aussi sur des corps en 3D. Sauf que savez-vous comment cela a-t-il été rendu possible ?
Grâce à Susan Potter. Une femme de 85 ans qui a donné son corps à la science. Mais pas que. Elle a également donné son autorisation pour que celui-ci soit congelé puis découpé en 27 000 lamelles. Les images ont, ensuite, été numérisées.
Et son corps, une fois numérisé, a été légèrement modifié. Par exemple, grâce à la magie du numérique, les mouvements du cœur ont été reconstitués. Pratique pour les chirurgies cardiaques.
Des corps humains et des corps digitaux
Attention, en aucun cas les universités ne souhaitent opter pour un seul type de corps. Comme nous l’avons compris, il y a de nombreux avantages à utiliser un corps en 3D. Mais pas que.
Sakti Srivastava, chef du département d’anatomie clinique à l’université du Nevada explique que « sur un vrai corps, on apprend le professionnalisme, l’esprit d’équipe, le respect de la mort et l’empathie. Des choses que vous n’aurez jamais dans un programme digital ».
Alors, un mélange des deux techniques semble être un bon compromis. Et cela est plutôt rassurant pour l’avenir de la médecine.
Et vous ? Seriez-vous prêt à donner votre corps à la science ? Que pensez-vous des corps digitaux ?