Des policiers interdisent aux journalistes de filmer des camps de migrants dans la ville de Paris (vidéo)
Face aux journalistes italiens, les policiers parisiens affirment que filmer des camps de migrants nécessite une autorisation.
Des journalistes italiens rembarrés par la police
Les journalistes de Mediaset n’ont pas tardé à diffuser l’information. Surpris en train de discuter et de filmer un groupe de migrants à Stalingrad, la journaliste italienne Eugenia Fiore et ses équipes ont attiré l’attention de la police municipale. Trois agents qui se sont empressés d’interrompre leur reportage, prétextant que l’initiative nécessitait une autorisation.
S’ils se veulent dissuasifs, la reporter ne se laisse pas démonter. À raison. Mais ses interlocuteurs sont catégoriques : il est hors de question que les caméras continuent de filmer.
Vient alors le moment pour Eugenia Fiore de demander pourquoi. Une question qui prend les policiers au dépourvu. En effet, après un moment d’hésitation, c’est finalement la femme du trio qui prend le relai de ses collègues. Elle explique notamment que filmer ainsi les gens ne leur est pas favorable, mais surtout que ce n’est pas favorable à la ville de Paris.
Entrave à la liberté de la presse ?
En effet, le reportage se focalisant sur la misère du quartier de Stalingrad et sur les migrants, parfois dépendants aux drogues, qui y vivent, l’image de la capitale en prend un coup. Un dernier argument qui laisse les journalistes sans voix. Ainsi, il leur est soi-disant interdit de filmer afin de préserver l’image de la capitale…
Malgré toutes leurs tentatives pour essayer de convaincre les policiers, rien n’y fait. Ils ne seront pas autorisés à poursuivre leur reportage. Tout au mieux, ils pourraient s’adresser au commissariat pour obtenir la fameuse autorisation, suggère un agent. En attendant, les équipes ont filmé et enregistré leurs échanges avec la police avant de les diffuser sur la Toile.
Et ceux-ci n’ont pas tardé à faire mouche. Particulièrement auprès des journalistes — français comme italiens – qui déplorent une entrave à la liberté de la presse. En effet, il n’est, a priori, pas interdit de filmer des scènes comme celle-ci. Surtout en extérieur ! C’est pourquoi Eugenia Fiore se questionne : la ville de Paris et les forces de l’ordre tenteraient-elles d’invisibiliser une certaine réalité ? D’après les internautes, la réponse est évidente.