Des étudiants filmés en train d’arracher les affiches en hommage à Philippine (vidéo)
À Lyon et Paris, des étudiants ont été filmés en train d’arracher des affiches représentant Philippine.
Meurtre de Philippine : le fait divers qui scandalise
Les images scandalisent. Filmées dans l’enceinte de Sciences-Po Paris, elles montrent des étudiants décoller sans ménagement des affiches représentant Philippine. « Justice pour Philippine, étudiante assassinée par une OQTF non exécutée », peut-on y lire.
Pour rappel, la jeune femme de 19 ans a été retrouvée enterrée dans le Bois de Boulogne par ses proches. Ceux-ci étaient en effet sans nouvelles depuis la veille. Un fait inhabituel, qui les a immédiatement inquiétés. Ainsi, se servant de sa localisation, ils réussissent à retrouver sa trace dans le Bois de Boulogne. Une découverte macabre dont ils peinent à se remettre.
Une enquête est ouverte. Très vite, les agents en charge de l’affaire identifient un homme : Taha O. Il a en sa possession la carte bleue de la victime et a été filmé en train de s’en servir pour retirer de l’argent. Une fois son magot en poche, l’homme prend la fuite en direction de la Suisse où il finira par être appréhendé par la police.
Les étudiants en colère : « Pourquoi vous racialiez ? »
Aussitôt le suspect identifié, des détails fuitent sur son identité et surtout sur ses antécédents. On apprend ainsi qu’il s’agit d’un jeune marocain déjà condamné pour viol et libéré au mois de juin dernier. Sa condamnation avait alors été assortie d’une OQTF. Un détail qui n’est pas passé inaperçu, notamment auprès de l’extrême droite qui est aussitôt montée au créneau.
C’est donc dans ce climat politique tendu qu’un groupe d’étudiants a pris l’initiative de coller des affiches dans les enceintes de L’université catholique de Lyon et Science-Po Paris. Jusqu’ici, rien de bien méchant. Une chose dérange cependant leurs camarades : « assassinée par une OQTF non exécutée ». Une phrase qu’ils identifient comme de la récupération politique et qu’ils accusent de stigmatiser une partie de la population. « N’hésitez pas à aller bien dégager les racistes », s’offusque une jeune femme, avant de se diriger vers le mur d’affiches.
Face à eux, les colleurs restent de marbre, il est impératif d’évoquer ce détail. « Pourquoi tu enlèves son visage ? T’as honte ? », lance un colleur à la jeune femme qui arrache les affiches. Et le camarade de celle-ci de répliquer : « Pourquoi sous OQTF ? Pourquoi vous racialisez ? ». Bref, les esprits s’échauffent après le meurtre de Philippine. On note également que le discours de l’extrême droite se fait de plus en plus prégnant, même dans les établissements universitaires.