Et si Macron démissionnait ? L’hypothèse qui enfle
Nous attendons un nouveau premier ministre depuis… trop longtemps. Macron consulte, consulte, reçoit, discute, étudie. Mais ne se décide pas. Chaque jour, un nouveau nom s’ajoute à la désormais longue (trop) liste des prétendants au poste.
« Cette fois, c’est un nom sérieux », « c’est l’hypothèse la plus probable », « quelqu’un va être nommé, c’est imminent » : mais rien ! Cela fait… 51 jours !
Alors, dans ce brouillard politique absolu dans lequel la France est plongée depuis les élections législatives, une nouvelle hypothèse se profile : celle de la démission d’Emmanuel Macron. Et on vous explique pourquoi cette fois, c’est du sérieux.
La longue liste des potentiels successeurs à Gabriel Attal
Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, Ségolène Royal, David Lisnard…
David Lisnard est Maire de Cannes (Alpes-Maritimes) depuis 2014 et président de l’Association des maires de France (AMF) depuis près de trois ans, il ferait partie selon la majorité des profils « RN-compatible ». Dans une interview au Figaro, il avait fait savoir qu’il pourrait accepter ce poste, encore une fois, sous certaines conditions : avoir la « possibilité d’agir ».
Vendredi 30 août 2024, lors de sa rentrée politique, à la Butte de Saint-Cassien, il avait dressé un bilan élogieux de Cannes, la qualifiant de « ville tonique », où la dette « baisse ».
Ségolène Royal avoue se tenir prête également : « Soit le président de la République a déjà fait son choix, donc je ne veux pas être ridicule en vous répondant, mais puisque vous me posez la question, soit il n’a pas choix et compte tenu des appels que je peux recevoir, des indications que je peux observer et des réponses négatives ici ou là, je suis disponible ».
« Je ne suis pas candidate, car il n’y a pas de candidature, mais oui, je suis disponible pour essayer de constituer un gouvernement d’union républicaine », celle qui est désormais chroniqueuse aux côtés de Cyril Hanouna. Et si la question l’a prise au dépourvu, il semble que Ségolène Royal a même déjà élaboré un plan d’action…
Elle expose donc « trois priorités » dans son action potentielle. « D’abord, l’ordre juste dans le domaine économique, social, écologique et sécuritaire. Ensuite, la priorité pour l’avenir des jeunes. […] Et enfin, le rétablissement des comptes publics, car je suis très surprise que ceux qui sont en discussion n’abordent jamais ce sujet-là », détaille-t-elle. Un programme bien rodé.
Mais alors, que fait Macron ? Il a reçu un certain nombre de personnes à l’Elysée, a longuement consulté, mais ne s’est toujours pas décidé. Il se dit même qu’il organise ces rendez-vous pour tester un peu l’opinion.
On sait juste que ça ne sera pas Lucie Castets. Et a priori pas Jean-Luc Mélenchon non plus. Ni Jordan Bardella. Mais qui va-t-il choisir pour remplacer Gabriel Attal qui gère tant bien que mal un gouvernement démissionnaire depuis des semaines ? Et surtout, quand ?
Le Président avait bien prévenu qu’il ne souhaitait pas que les JO soient « gâchés » par la polémique politique actuelle en France. On s’attendait donc à une nomination après les Jeux. Mais finalement, les paralympiques ont commencé et sont sur le point de se terminer et… RIEN ! Rien, rien, rien. Le 5ème premier ministre d’Emmanuel Macron n’est pas nommé et Emmanuel Macron se retrouve en difficulté.
Emmanuel Macron joue à un jeu dangereux ?
Marine Le Pen confiait à La Dépêche il y a quelques semaines : « Un jour Emmanuel Macron passera un coup de fil et personne ne répondra, alors il en passera un second et ce sera pareil. Il ne le supportera pas, il démissionnera. »
Le Président serait de plus en plus isolé. Le risque pris avec la dissolution est-il en train de se retourner contre lui ? La lenteur d’Emmanuel Macron n’amuse plus. Au sein même de son gouvernement, des ministres seraient à bout. L’un d’entre eux l’aurait même qualifié de « forcené ». En plateau, Marine Tondelier n’hésite pas à le traiter de « pervers ».
Manifestement, la patience a des limites et la crispation est plus que présente. Face à cette tension qui monte, Emmanuel Macron perd des points et pourrait quitter le navire et organiser de nouvelles élections présidentielles.
Édouard Philippe candidat : présage d’une démission ?
Cela ne vous a pas interpellé ? Édouard Philippe qui se déclare candidat à la prochaine élection présidentielle… 3 ans avant ? Le chef d’Horizons aurait même demandé à ses troupes de se tenir prêtes pour le printemps… voire avant.
Emmanuel Macron voudrait en effet que le locataire de Matignon se montre fidèle à sa politique mise en œuvre depuis 2017. Pas gagné.
Plus le temps passe, plus Macron se retrouve dans une impasse. Macron pourrait ne pas avoir d’autres choix que de démissionner. Interrogés cet été, dans le cadre d’une enquête électorale d’Ipsos pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès, le centre de recherches politiques de Sciences Po et l’Institut Montaigne, les Français se sont montrés mitigés sur le sujet de la démission d’Emmanuel Macron dans le contexte de crise politique actuel : 51 % y sont favorables, 49 % n’y sont pas favorables.