« Coups de feu », « du sang sur le sol »: Quand Jordan Bardella évoque son enfance en cité
Ce 9 novembre paraîtra Ce que je cherche, livre dans lequel Jordan Bardella évoque entre autres son enfance en banlieue parisienne.
Les confidences de Jordan Bardella
Il était temps pour lui de prendre la plume. Ainsi, Jordan Bardella a couché ses pensées sur le papier, replongeant parfois dans les souvenirs d’une enfance troublée. C’est en tout ce qu’il laisse entendre dans les extraits de son ouvrage Ce que cherche, partagés par le Figaro. Celui qui a grandi dans la cité Gabriel Péri, à Saint-Denis, y décrit un quotidien rythmé par la peur et la violence.
Il se rappelle les bâtiments « recouverts de tags hostiles à la police » dans une banlieue « désertée par un État réduit à l’impuissance ». Pour le préserver, sa mère Luisa prenait toutes les précautions possibles. « La règle d’or de ma mère : ne pas rentrer trop tard, ‘on ne sait jamais’. […] Des jeunes à la posture agressive dealaient jour et nuit en bas de l’immeuble. Mieux valait ne pas les regarder dans les yeux pour rejoindre l’ascenseur souvent en panne », raconte-t-il.
S’ensuit une série d’anecdotes marquantes, dont le politique se souvient encore distinctement du haut de ses 29 ans.
« Les taches de sang se répandaient sur le sol »
Il raconte avoir un jour découvert dans son immeuble un homme « qui convulsait au milieu du couloir, une seringue vide à ses côtés ». Mais l’épisode qui l’a davantage marqué reste ce meurtre perpétré au pied de son bâtiment. Ce jour-là, il déjeunait avec sa mère quand des détonations résonnent.
« Nous avons entendu des coups de feu : deux garçons en scooter tiraient sur un troisième affalé à terre. Les taches de sang qui se répandaient au sol étaient visibles depuis l’étage où nous nous trouvions », raconte Jordan Bardella.
Plus loin, il évoque son prénom. Un prénom dont il a longtemps eu honte et qui lui a valu des « sourires moqueurs » et des « remarques condescendantes ». « Avec ton père, on aurait préféré un prénom italien, mais nous ne sommes pas arrivés à nous mettre d’accord. Et la mode était aux Jordan à l’époque », lui confie sa mère quand il la questionne. Aujourd’hui, il considère ce prénom comme un « marqueur au fer rouge, la carte d’identité de ma classe sociale ». Un prénom qui « raconte [ses] origines et signe [son] appartenance à une décennie ».