Coronavirus : « J’ai honte. J’irai m’excuser auprès de ma mère pour l’avoir abandonnée à Rungis » … Un homme en larmes sur BFMTV répond à la polémique de la morgue de Rungis !
Mercredi dernier, la directrice des pompes funèbres de France a témoigné de son indignation face à la polémique autour de la morgue installée à Rungis. Un entrepôt servant habituellement au marché a été réquisitionné afin d’entreposer les victimes du Covid-19, demandant des frais hallucinants aux familles des victimes. Sur BFMTV, un homme exprime son désarroi et sa colère, face à ce qu’il considère comme « un abandon » vis-à-vis de sa défunte mère.
Un homme perd sa mère du Covid-19
Bruno Lefèvre est endeuillé. Comme des milliers de Français, ce dernier a perdu un proche à cause du Covid-19. Sa mère, âgée de 90 ans, a contracté le coronavirus avant d’en décéder. « On m’a dit qu’il fallait que j’aille très vite : il n’y avait pas de chambre froide dans l’hôpital où elle était » explique l’homme sur BFMTV. Alors que Bruno Lefèvre a contacté la chambre funéraire de Châtillon, sa défunte mère sera finalement transportée à la morgue de Rungis, qui fait polémique depuis plusieurs jours.
Morgue de Rungis : un entrepôt servant habituellement au marché !
Pour rappel : mercredi dernier, Sandrine Thiefine s’est exprimée sur le plateau de BFMTV concernant une polémique autour de la morgue de Rungis. La veille, la directrice des pompes funèbres de France a appris que le passage à Rungis était facturé 250 euros aux familles, et une cinquantaine d’euros devaient être déboursés pour pouvoir se recueillir. Une nouvelle qui a fait bondir les Français et Sandrine Thiefine : « On ne peut pas facturer à des familles des frais pour un passage dans un entrepôt » expliquait-elle, avant d’estimer que la question autour des frais demandés aux familles devait être posée à Didier Lallemant, responsable de la reconversion de l’entrepôt de Rungis en morgue.
Bruno Lefèvre : un fils accablé par la honte « d’abandonner » sa mère …
Sur le plateau de BFMTV, Bruno Lefèvre s’indigne de la situation. Pour se recueillir auprès de sa mère, ce dernier a dû débourser 55 euros. Mais contrairement à l’heure promise, ce dernier n’a le droit qu’à 20 minutes. « On m’a appris que ça ne serait pas une heure mais 20 minutes facturées une heure » explique-t-il. Des tarifs justifiés par l’entreprise en raison d’un rafraîchissement d’un espace dans l’entrepôt : peinture, fleurissement et une nouvelle moquette ont été mis en place pour accueillir les proches, et une trentaine de salariés travaillent 7 jours sur 7.
« J’ai honte de laisser ma mère nue dans un sac plastique dans un cercueil »
Le témoignage de Bruno Lefèvre est à la fois émouvant et triste. Un certain nombre de règles ont été mises en place, ne permettant pas une certaine liberté à l’homme. « On avait aussi refusé de prendre ses affaires pour l’habiller car elle avait le coronavirus » sanglote Bruno, en ajoutant que sa mère a fini « dans un entrepôt nue dans un sac plastique dans un cercueil » .
Lundi, l’homme pourra rendre un dernier hommage à sa mère. Un événement difficile, qui lui sera facturé 105 euros pour la présence d’un maître de cérémonie « courte » . « Dans une chambre funéraire on ne vous donne pas une heure. On ne vous parle pas de cette façon et le jour où vous allez signer on vous annonce que c’est 20 minutes » relate, en colère, Bruno Lefèvre qui conclut : « J’ai honte. Lundi, j’irai m’excuser auprès d’elle pour l’avoir abandonnée à Rungis » .
La polémique a cependant fait réagir le ministère de l’Intérieur, qui annonce dans un communiqué : « Compte tenu de la situation sanitaire exceptionnelle actuelle, et afin que les familles des défunts d’Île-de-France accueillis au dépositoire de Rungis n’en supportent pas financièrement les conséquences, la puissance publique prendra en charge les frais supplémentaires occasionnés pour elles par des délais d’inhumation ou de crémation anormalement longs » .
Source : BFMTV