Coq, vache, mouton et tracteur : les bruits de la campagne pourraient être protégés par une loi !
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À l’heure où Maurice et Coco, deux coqs, ont été traînés devant le tribunal pour nuisance sonore, certains campagnards sont en colère. Vivre à la campagne et se plaindre du bruit des animaux, c’est un peu comme vivre à Paris et se plaindre du bruit des voitures. Sauf que dans la capitale, on ne porte pas plainte pour nuisance sonore envers les automobilistes. Une loi pourrait bien protéger les bruits de la campagne… Enfin une bonne idée.
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Protéger les bruits de la campagne : un projet de loi qui sera discuté à l’assemblée nationale
Récemment, le procès de deux coqs a divisé la toile. Certains trouvent aberrant de vouloir empêcher les deux volatiles de chanter. Et d’autres en ont marre d’entendre ces bestioles réveiller les citoyens à 5h du matin. Mais ces affaires de nuisances sonores ne s’arrêtent pas là, car les cigales, dans le Sud, sont également visées. Face à ce désir de fermer le clapet des animaux de la campagne, Pierre Morel-à-L’huissier, député LR-UDI, a déposé un projet de loi qui protégerait les bruits de la campagne. « La loi crée la notion de patrimoine sensoriel (odeurs, bruits) inhérent à la campagne. Lorsqu’un procès se déroulerait, le juge aurait connaissance de cet inventaire. Il pourrait dire à un plaignant : une commission départementale a protégé un certain nombre de notions, je ne peux pas vous donner raison, car ça fait partie du patrimoine et d’une tradition rurale » explique le député à France bleu.
Meuglement des vaches, chant du coq et tintement de cloches : un concerto naturel !
Certains diront « ce journaliste n’a jamais vécu en campagne » . Et pourtant … Alors qu’à Paris, les voitures ronronnent sans s’arrêter, les klaxons raisonnent et les insultes rebondissent sur les murs de la capitale. Lorsque les personnes, pour la plupart venues de grandes villes, arrivent en campagne, ces derniers voudraient du calme. Et pour eux, le calme, ce n’est pas une mouche qui vole ! Sauf que ces personnes portent atteinte à la liberté d’un animal qui, depuis toujours, chante pour réveiller le berger, et meugle pour s’exprimer. Ces animaux sont la cible de personnes qui, n’acceptant ni l’odeur, ni le bruit, portent plainte pour les faire taire. Une campagne sans voiture, sans animaux et sans insecte finalement. Cette loi voudrait protéger les bruits et odeurs, qui font partie de la routine « campagnarde » … Que cela plaise ou non !
Pas un bruit, mais les Français râlent toujours !
Pour le député, il y a ici un réel problème de « non-acceptation du voisin » , estimant que « si on continue comme ça, c’est toute la problématique de la vie en commun en milieu rural qui peut être mise en cause et notamment, les activités agricoles » . Que faire lorsque votre votre voisin ne veut pas que vous tondiez entre 8h et 19h ? Que faire quand vos vaches doivent porter des muselières ? Et quand votre coq est préféré dans une assiette que dans un poulailler ? Déjà en mai dernier, Bruno Dionis, maire de Gajac, en Gironde, avait déjà dénoncé l’augmentation lamentable de plaintes contre les « bruits de campagne » , réclamant l’inscription de ces bruits au patrimoine de l’Unesco.
Mais tous les habitants en zone rurale vous le diront : « Si vous ne supportez pas le bruit de la campagne, aussi naturelle soit-elle, ne venez pas changer la routine de la campagne, qui se porte très bien sans vous « .
